Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le vendredi 15 mai

1

Selon les chiffres du Centre de prévention des maladies de l’Union africaine (CDC), le continent africain comptait ce vendredi 15 mai 75 866 cas confirmés de Covid-19 et 2 570 décès dus à la maladie. L’Afrique du Sud est le pays le plus touché, devant l’Égypte et le Maroc.

  • Fin d’une campagne électorale virtuelle au Bénin

Malgré la pandémie et la demande de la Cour africaine des droits de l’homme de reporter ces élections jugées « non inclusives », les autorités béninoises ont choisi de maintenir les élections locales de dimanche dans les 77 communes du pays. Quatre partis de la mouvance présidentielle seront en lice, ainsi qu’une formation d’opposition, les FCBE, qui accuse le parti de servilité envers le pouvoir. Les autres partis d’opposition, dont l’USL de Sébastien Adjavon, sont à nouveau exclus de la course, et appellent à boycotter le scrutin.

La campagne électorale prend fin ce vendredi soir, et s’est déroulée exclusivement en ligne et via les médias, contexte sanitaire oblige. Chaque parti avait droit à 40 minutes par jour à la radio et à la télévision pour sa propagande, et les candidats qui ont contrevenu à l’interdiction d’une campagne « physique » ont été rudement tancés. « Il y aura dans le cadre des mesures de protection sanitaire contre le Covid-19, du gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains et des masques pour nous protéger contre la pandémie », a assuré le président de la commission électorale. Le Bénin a enregistré 339 cas de coronavirus et 2 décès.

  • Togo : des opposants en quarantaine forcée

Seize militants de la « dynamique Kpodzro », le rassemblement qui avait soutenu la candidature de Gabriel Agbéyomé Kodjo à la présidentielle de février, ont été placés en quarantaine contrainte. Ils devaient être conduits au tribunal mercredi et être jugés pour rébellion, mais ont finalement été enfermés à la gendarmerie de Lomé après avoir partagé une cellule de prison centrale avec un malade positif au coronavirus.

L’opposition demande leur libération et que les malades soient soignés dans un centre approprié, dénonçant une mise en danger volontaire de la part des autorités. Mardi, des détenus de la prison de Lomé ont exigé leur libération ou leur transfèrement vers d’autres centres pénitentiaires. Le Togo compte 238 cas d’infection et 11 décès.

  • L’OMS défend son équipe expulsée du Burundi

Les quatre employés de l’OMS devaient avoir quitté le Burundi avant ce soir, selon l’injonction du gouvernement. Après l’ONU qui a fait part de son inquiétude dès hier, l’OMS a pris la défense de son personnel. La docteure Matshidiso Moeti, directrice du bureau africain de l’OMS, a répondu à RFI : « Ce que je voudrais dire, c’est que le docteur Walter Kazadi Mulombo est un employé de longue date de l’OMS et quelqu’un de très respecté. C’est une personne très compétente, qui est également un bon leader et un bon manager. Nous sommes en communication avec le gouvernement du Burundi pour clarifier et comprendre le raisonnement qui a conduit à cette décision. Je voudrais également souligner que nous restons engagés à collaborer avec le Burundi, qui est membre de l’OMS. Et surtout nous sommes prêts à soutenir leur réponse à cette pandémie de Covid-19, et à continuer de travailler avec eux sur tous les programmes de santé sur lesquels nous collaborons habituellement avec le gouvernement burundais. »

  • Plus de 230 millions de personnes infectées en un an ?

Selon les dernières prévisions de l’OMS, jusqu’à 236 millions d’Africains pourraient être infectés par le nouveau coronavirus au cours de la première année, la plupart avec peu ou pas de symptômes, et jusqu’à 190 000 en mourir. Cette « modélisation » s’appuie sur les données de 47 pays du continent, représentant un milliard d’habitants. La semaine dernière, l’Organisation avait évoqué de 29 à 44 millions de malades potentiels, mais cette étude ne comptait pas les malades présentant peu ou pas de symptômes. Or, près de 9 porteurs sur 10 ne savent pas qu’ils sont infectés par le Covid-19, et seuls 4% déclenchent une forme grave.
L’OMS tient par ailleurs à partir de dimanche son assemblée générale. L’organisation l’aborde dans une position très affaiblie.

  • Le secteur informel se prépare à la sortie du confinement au Congo-Brazzaville

Un peu partout sur le continent, les travailleurs du secteur informel sont durement touchés par les restrictions en vigueur. C’est notamment le cas à Brazzaville, où nous emmène aujourd’hui notre correspondant Loïcia Martial dans Afrique économie. Coiffeurs, chauffeurs de taxis, tenanciers de restaurants, espèrent pouvoir reprendre leurs activités avec les assouplissements du confinement qui doivent commencer samedi 16 mai.

  • MSF alarme sur la situation à Bissau

Médecins sans frontières demande l’intensification des actions de prévention et de riposte en Guinée-Bissau. En effet, le nombre de cas a augmenté de manière alarmante ces derniers temps, passant de 54 à 913 en deux semaines, ce qui fait du pays l’un des plus infectés du continent en nombre de cas par habitant.
« Le virus continue de se propager dans les communautés et il va plus vite que nous », explique Monica Negrete, cheffe de mission MSF dans le pays.

En outre, le niveau élevé de stigmatisation et le manque de connaissances des populations sur la maladie sont des facteurs qui aggravent la situation et freinent le possible arrêt de la propagation du virus, estime l’ONG dans un communiqué.

  • La police tchadienne veut faire appliquer le port du masque

Au Tchad, cela fait quelques jours que le gouvernement a décidé de rendre obligatoire le port de masques. Une mesure parmi tant d’autres pour faire face à la propagation du coronavirus qui a contaminé 372 personnes faisant 42 morts. Depuis quelques jours, les ronds-points et grandes artères de la capitale tchadiennes sont occupés par les forces de l’ordre qui tentent de dissuader les récalcitrants.

  • Premier décès au Soudan du Sud

Le Soudan du Sud a officiellement enregistré son premier mort du coronavirus, « une personnalité de haut rang », selon le ministère de la Santé, qui n’en a pas dit davantage. 231 cas ont été recensés, le premier le 5 avril. La possible propagation du coronavirus dans les camps de déplacés surpeuplés inquiète les organisations humanitaires. Malgré les appels à la prudence, les autorités ont rouvert marchés, magasins, bars et restaurants.

  • Pas de nouvelles voitures pour les ministres namibiens

Le président namibien Hage Geingob a annoncé à ses ministres et hauts fonctionnaires qu’ils devraient rouler cinq ans de plus dans leurs berlines de fonction de luxe, au nom du financement de la lutte contre le coronavirus. « Aucun nouveau véhicule ne sera commandé pour les membres du gouvernement namibien et ses fonctionnaires », a indiqué son porte-parole, Alfredo Hengari, dans un communiqué. La flotte de berlines allemandes de l’exécutif « ne sera pas renouvelée pendant la période 2020-2025 », a-t-il ajouté. Ce gel symbolique intervient dans le cadre d’un plan de réduction des dépenses publiques de 10 millions d’euros environ, qui doivent permettre de « réaffecter les ressources publiques aux priorités urgentes », dont la lutte contre les conséquences sanitaires mais surtout économiques du Covid-19. La Namibie est épargnée jusque-là avec 16 cas recensés et aucun décès.

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.