Coronavirus. Face à la pandémie, Trump interdit aux Européens l’entrée sur le territoire américain

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Quelques heures après que l’OMS a qualifié le Covid-19 de pandémie, le président américain a annoncé la suspension pour trente jours de la plupart des voyages depuis l’Europe, exception faite du Royaume-Uni.

“J’ai décidé de prendre des actions fortes mais nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains”. Après avoir minimisé la crise du coronavirus, Donald Trump a annoncé mercredi 11 mars lors d’une allocution solennelle depuis la Maison Blanche, la suspension pour trente jours de l’entrée aux États-Unis de tout étranger ayant séjourné en Europe, exception faite du Royaume-Uni.

Cette “allocution marque un changement radical concernant la communication” de Trump sur le coronavirus, note Politico. Au cours des dernières semaines, le président américain avait “passé son temps à promettre que la maladie disparaîtrait rapidement et qu’un vaccin serait bientôt accessible, insistant sur le fait que le coronavirus était similaire à la grippe saisonnière” rappelle le site d’information.

Des affirmations “sans preuve”

Lors de son allocution, le président américain a regretté que l’Europe n’ait pas pris “les mêmes précautions” que les États-Unis. Quelques heures plus tôt, le directeur des Centres de détection et de prévention des maladies (CDC) Robert Redfield avait estimé que le principal risque de propagation de l’épidémie pour les États-Unis, où un millier de cas ont été recensés, venait du Vieux continent. “L’Europe est la nouvelle Chine” a-t-il affirmé.

Une politique du bouc émissaire jugée sévèrement par le New York Times. “Le président Trump a échoué à collaborer avec les autres leaders pour élaborer une réponse commune”, préférant affirmer “sans preuve que la réaction laxiste de l’Union Européenne a contribué à propager le virus à travers l’Atlantique”, déplore le quotidien.

En qualifiant le coronavirus de “virus de Wuhan”, son secrétaire d’État Mike Pompeo avait déjà vilipendé la Chine, ce qui avait “compliqué les efforts de coordination pour répondre à la crise”, rappelle le journal. Face au coronavirus, la planète se retrouve aujourd’hui “sans chef d’orchestre, un rôle pourtant endossé par les États-Unis pendant une grande partie de l’après-guerre”.

L’OMS déclare une pandémie “pour pousser le monde à réagir”La décision de Donald Trump d’interdire les vols européens vers les États-Unis survient quelques heures après que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a qualifié pour la première fois le Covid-19 de “pandémie”.

“La propagation rapide du virus dans de nouveaux pays semble avoir contribué à la décision de l’OMS de déclarer que la maladie avait atteint le stade de la pandémie” explique Vox. “Pendant des semaines, l’organisation avait préféré atteindre, observant que 90 % des cas se trouvaient en Chine continentale et que la plupart des autres pays n’avaient rapporté que quelques cas”​ souligne le site d’information américain. Mais la situation n’est plus la même aujourd’hui : on compte désormais “plus de 40 000 cas en dehors de Chine”, le virus se répandant rapidement au sein des communautés touchées.

“Le fait de déclarer que nous sommes face à une pandémie ne change rien aux faits sur le terrain” précise toutefois Vox. “Cela reflète surtout la volonté de l’OMS de pousser le monde à réagir”. Si le directeur général de l’organisation sanitaire Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est résolu à utiliser ce terme de pandémie mercredi, c’est principalement parce qu’il était très inquiet du “niveau d’inaction” autour du globe, renchérit le Daily Telegraph, précisant que cette nouvelle classification n’établit pas de liste de nouvelles actions spécifiques qui n’auraient pas déjà été évoquées par l’OMS.

Courrier international        

 

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