Réunis en conclave à Alger depuis deux jours aux côtés des Ministres des Affaires étrangères des pays affectés par la crise libyenne, les envoyés occidentaux, experts en matière de sécurité, tentent, vaille que vaille, de venir à bout du feu déjà trop largement répandue dans la sous région par la fameuse résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU. Visiblement, Français et Britanniques, pour ne citer que ceux-là, viennent d’entamer la seconde phase de ce qu’on peut appeler « opération Kadhafi dehors ».Après avoir attisé le feu par les frappes dites de l’OTAN à la suite de l’insurrection populaire née à Bengazi le 17 février dernier, ces dirigeants occidentaux se ruent simultanément sur le front escompté et convoité : la manne pétrolière et le front qui était prévisible : celui de l’accentuation du climat d’insécurité qui prévalait déjà dans le Sahel avec AQMI en toile de fond ; le réseau terroriste qui rime avec trafics, enlèvements et libérations sommaires.
En effet, Kadhafi, acculé, ouvre dans sa cavale, les portes de ses dépôts d’armes : vogue la galère ! La débandade fait circuler les armes de type nouveau dans la bande sahélo- saharienne où les frontières deviennent plus poreuses ; toute choses qui fortifie le terrorisme salafiste. Le vin est dès lors tiré. Pour le boire, on se donne rendez- vous à Alger avec des présumés experts sécuritaires pour prétendre prendre, cette fois, le taureau par les cornes. En voilà une autre rencontre visant la sécurité qui sera à coup sûr vouée à l’échec.
Mais comme il serait trop flagrant et trop inhumain de la part de ces assoiffées d’hégémonie, de laisser de paisibles et innocentes populations devant ce triste sort auquel ils les ont soumises, ils font la formalité de se pencher sur la question. Mais si réussite il y a, ces experts en sécurité ne pourront jamais se targuer d’avoir su instaurer la paix et la sécurité dans le champ de la crise libyenne puisque les pays concernés eux-mêmes avaient déjà donné le ton avant l’aggravation de la situation. On se rappelle l’initiative prise par Bamako depuis novembre 2008, une première réunion sur la sécurité dans le sahel à laquelle suit celle d’Alger en mars 2010 où les ministres des Affaires Etrangères de ces pays voulaient accorder les violons sur la stratégie à adopter. En septembre 2010, il a été décidé à Tamanrasset d’établir un état major conjoint pour l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, les quatre pays fortement menacés par le fléau et qui connaissaient bien l’ampleur et la nature du défi qui était le leur.
Aujourd’hui, la rencontre d’Alger se veut, par ses participants, exhaustive et définitive parce qu’elle vient corroborer les efforts déjà consentis dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle ne saurait jamais se détourner de son image de sapeurs- pompiers aux prises avec le feu de la prolifération des armes lourdes en libre circulation. A qui la faute ?
André