CONSTITUTION MAURITANIENNE:Les étudiants au Mali en débattent

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Les étudiants et stagiaires mauritaniens au Mali ne sont pas en marge de la vie politique de leur pays. Ils ont organisé vendredi dernier à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS) une conférence débat sur la nouvelle Constitution adoptée par référendum à plus de 97 % de « oui » le 25 juin 2006.
 
Sous le parrainage de l’ambassade de la République islamique de Mauritanie au Mali, les étudiants et stagiaires mauritaniens au Mali ont ouvert les débats sur la Constitution mauritanienne du 25 juin 2006 vendredi dernier à la FMPOS sur la colline du Point « G ». Le thème : « les innovations constitutionnelles en Mauritanie pour une meilleure démocratie » a été expliqué par le conférencier Abdoulaye Fofana, professeur de droit constitutionnel à la Faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE) et ancien leader estudiantin des années 1980.
La conférence débat se voulait un espace d’évaluation des innovations constitutionnelles et leur contribution dans l’avancée démocratique en Mauritanie en particulier et en Afrique en général. Selon S. E. Sid’Amine Ould Ahmed Challa, son pays s’est doté d’une bonne constitution qui comporte un certain nombre d’éléments innovants. « Ceux-ci méritent d’être débattus », a-t-il dit, avant d’ajouter que la nouvelle constitution apporte un certain nombre de changements qui assurent son ancrage dans la démocratie, l’Etat de droit et les libertés individuelles.
Dans ses commentaires, S. E. Challa, a indiqué que le changement notoire à ses yeux se situe au niveau de la première institution de l’Etat : le président de la République. Celui-ci est désormais élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois. Il ne peut non plus solliciter une quelconque révision constitutionnelle visant à changer la limitation de son mandat pour se maintenir au pouvoir. « La nouvelle constitution s’enracine dans les valeurs sociales et traditionnelles mauritaniennes », a-t-il précisé.
 
Garde-fous
Pour le conférencier Abdoulaye Fofana, la Constitution du 25 juin 2006 comporte 12 titres. Elle maintient l’ancienne constitution du 20 juillet 1991 à travers la plupart de ses dispositions auxquelles elle apporte des amendements majeurs. Selon lui, elle est identique à la Constitution de la Ve République française comme celle du Mali et la plupart des pays d’Afrique francophone.
La nouvelle constitution, a indiqué M. Fofana, met des garde-fous pour sa propre protection contre certaines tentations. L’un de ces garde-fous est le vote à la majorité des 2/3 des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat pour le vote d’un projet de révision constitutionnelle. La révision, explique-t-il, ne sera admise que quand elle ne met pas en cause la forme républicaine de l’Etat, la démocratie, le pluralisme politique ou encore la limitation du mandat présidentiel.
La limitation du mandat présidentiel et le renforcement de la démocratie, de l’Etat de droit et des libertés individuelles constituent, à en croire Abdoulaye Fofana, des avancées significatives en ce sens qu’ils mettent le pays sur l’orbite des nations de grande démocratie.
Du point de vue des ressemblances, le constitutionnaliste Fofana a fait savoir que la nouvelle constitution a beaucoup de choses en commun avec celle de son voisin malien. La similitude relevée par lui, se situe au niveau de la fonction de président de la République dont le mandat est limité à 5 ans renouvelable une seule fois.
Des intervenants ont posé des questions relatives au départ de la Mauritanie des regroupements sous-régionaux comme la Cédéao, l’Uémoa. S. E. Challa, qui était la voix la mieux indiquée pour y répondre, a fait remarquer que le départ de ces organisations relève d’une décision politique de ceux qui ne sont plus là aujourd’hui. « La Mauritanie appartient à beaucoup d’ensemble sous-régionaux comme le CILSS, l’OMVS, l’Union du Maghreb arabe, entre autres. Il revient aux autorités nouvellement élues de juger de l’opportunité du retour du pays dans ces organisations », a souligné M. Challa.

Abdrahamane Dicko“

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