La Turquie a encore une fois exclu mercredi 11 mai de modifier sa législation antiterroriste comme le lui demande l’Union européenne dans le cadre de l’accord conclu entre Ankara et Bruxelles pour l’exemption de visa en faveur des ressortissants turcs. Burhan Kuzu, le conseiller d’Erdogan a carrément menacé de renvoyer les réfugiés en Europe.
S’exprimant sur la chaîne de télévision NTV, le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, a affirmé que la modification de la loi antiterroriste turque ne constituait pas un élément de l’accord sur l’exemption de visa avec l’Europe.
L’Union européenne a demandé la semaine passée à la Turquie de mettre sa législation en ce domaine en conformité avec les critères européens, en réduisant notamment la définition légale qu’elle fait du terrorisme.
“Il n’est pas possible pour nous d’accepter un quelconque changement de notre droit antiterroriste”, a déclaré Volkan Bozkir reprenant la position exprimée la semaine passée par le président Recep Tayyip Erdogan.
Ce nouveau refus de la part des autorités d’Ankara et l’affirmation qu’il n’y a jamais eu d’accord réciproque sur le droit sont de nature à inquiéter un peu plus les Européens déjà alarmés par le départ du Premier ministre Ahmet Davutoglu qui a négocié l’accord avec Bruxelles.
Des responsables européens et des organisations de défense des droits de l’homme accusent les autorités turques d’utiliser une législation très extensive en matière de terrorisme afin de mener une répression contre l’opposition. Le gouvernement turc affirme que sa législation est seulement destinée à combattre les activistes kurdes et l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
Les Européens ont besoin de la collaboration de la Turquie pour endiguer l’afflux de réfugiés arrivant dans les îles grecques à partir du territoire turc.
Burhan Kuzu, un conseiller d’Erdogan, a écrit sur son compte Twitter mardi soir: “Le Parlement européen va discuter le rapport sur l’exemption de visa pour les citoyens turcs. Si la mauvaise décision est prise, nous enverrons les réfugiés“.
ZAMAN FRANCE