Les rideaux sont tombés le samedi 1er juillet dernier sur la Conférence Africaine des Humanités à l’Azalai hôtel Salam. Durant 4 jours, plusieurs sommités africaines et de la diaspora en matière de sciences humaines et sociales se sont rencontrés dans la capitale malienne en prélude à la conférence mondiale prévue à Liège en Belgique en août 2017. L’objectif était de préparer la contribution de l’Afrique à cette rencontre mondiale. La cérémonie de clôture était présidée par Pr AssétouFounéSamakéMigan, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Réunis à Bamako, les participants ont eu des échanges intenses sur plusieurs thématiques entre autres, ‘’histoire et territoires’’; ’’migrations et conflits’’; ‘’les manuscrits anciens africains face aux défis de l’heure’’; ‘’langue, culture et éducation’’; ‘’les langues africaines à l’ère du numérique’’.
Le Pr AdamaSamassékou, coordonnateur général de la conférence estime que l’objectif a été atteint et le résultat est plus que positif au terme des travaux. Selon lui, en choisissant le thème : « langues, cultures, histoires et territoires», ils ont fait honneur à deux corporations à savoir les linguistes et les historiens dont les institutions faitières que sont ‘’l’Académie Africaine des Langues’’ et ‘’l’Association des Historiens Africains’’ ont choisi Bamako pour siège.
Pour lui, ils ont un but précis. Celui de participer à la première conférence mondiale des humanités. Et à partir de là, mettre en place une communauté africaine des humanités capable de relever le défi de la Charte Africaine des Humanités et des Sciences Sociales préfiguré dans le document de référence sud-Africain qui leur a été envoyé par l’Institut National des Humanités et des Sciences Sociales.
A en croire le Pr AdamaSamassekou, le message de Bamako est en construction et il sera peaufiné dans la semaine à venir avec la participation en ligne de tous les participants pour être transmis à Liège avec l’état des lieux de la situation des humanités en Afrique.
«Nous sommes convaincus que l’humanité africaine sera le socle de la nouvelle société mondiale à construire qui mettra au cœur des transactions appelées la culture de l’être au détriment de la culture de l’avoir qui, à travers ce modèle néolibéral de développement a conduit notre humanité dans l’impasse. Nous allons donc dire à Liège que l’Afrique peut aider le monde à sortir de cette impasse et que si le monde en panne veut s’en sortir, il faut qu’il nous aide à l’aider à s’en sortir d’abord en nous reconnaissant ensuite en faisant la réparation qu’il faut par rapport aux siècles de frustration de nos peuples», a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, Pr Jean Winaud, co-président du comité scientifique international de la conférence mondiale, dira qu’il a énormément appris durant ces quelques jours. Et qu’à Liège, se fera une conférence mondiale où il va falloir dialoguer avec le monde non pas en opposition mais en complémentarité. Selon lui, le déficit en sciences humaines concerne tout le monde et non un continent ou un pays. A Liège dit-il, des délégués viendront de tous les continents avec des histoires, des cultures et des croyances différentes mais animés avec une même confiance dans la capacité des sciences humaines de remettre l’humain au centre des activités.
Edouard Matoko, sous-directeur général du département Afrique de l’UNESCO quant à lui a affirmé que les langues africaines ont été au cœur des débats. Et que c’est une thématique linguistique qui a toujours été au cœur du mandat de l’UNESCO. Pour lui, tous ces débats ont montré la nécessité d’une autre description pour le développement de l’Afrique fondé sur d’autres valeurs. Ce qui lui fera dire que l’histoire de l’Afrique est une illustration et une référence pour l’humanité.
M. Matoko a souligné qu’ils sont en route pour Liège avec des solutions africaines qui ont le sens de l’universalisme et de l’universalité. Avant de rappeler une déclaration du président IBK qui disait lors de la troisième journée de cette conférence que l’Afrique a autre chose à montrer au monde que la richesse matérielle qu’elle possède.
La ministre Pr AssétouFounéSamakéMigan à sa suite,a remercié les éminents hommes de sciences et de culture pour la qualité des débats durant ces 4 jours. Selon elle, leurs travaux ont été tenaces et fructueux à travers la diversité des questions abordées. Et les résultats obtenus seront une contribution sérieuse et décisive de l’Afrique à la conférence mondiale.
Elle a indiqué qu’aux termes des échanges, ils sont arrivés à l’évidence que la renaissance de l’Afrique passe par les sciences sociales et les humanités. Avant de promettre l’accompagnement de son département dans la mobilisation pour la renaissance des humanités africaines.
Moussa Sékou Diaby
Roland Ries a t-il tenté de corrompre Bamako ?
https://www.ledauphine.com/france-monde/2018/06/27/le-maire-de-strasbourg-roland-ries-mis-en-examen
Comments are closed.