Communiqué de l’International Press Institute : «C’est un message effrayant envoyé aux journalistes»

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Le raid et la mise sous tutelle des médias turcs liés au groupe Koza Ipek ont suscité des réactions du monde entier.

La présidente du Conseil de presse turc, Pinar Türenç, aura tapé dans le mille. «Le monde observe encore une fois qu’il n’y a pas de liberté de la presse en Turquie. La nomination d’administrateurs, la confiscation est inacceptable. Et on devient la risée du monde entier», avait-elle à peine déclaré que les déclarations des associations de la presse internationale sont tombées les unes après les autres.

La semaine dernière déjà, une mission internationale formée de plusieurs organisations de défense des médias avait publié son rapport après une visite de trois jours en Turquie. Celui-ci relevait que la pression sur les journalistes turcs avait dramatiquement augmenté en seulement quatre mois.

Andrew Heslop de l’Association mondiale des journaux : «La répression de l’Etat contre les opinions dissidentes touche la démocratie en son cœur»

«Ce qui s’est passé aujourd’hui est vraiment inquiétant. C’est la dernière manifestation de tentatives apparemment planifiées et calculées pour prendre le contrôle de la presse indépendante en Turquie (…). La répression de l’Etat contre les opinions dissidentes touche la démocratie en son cœur (…). La liberté de la presse n’est pas négociable. Si cette valeur est compromise, qui peut nous dire où vont nous mener les actions de ceux qui veulent façonner la société selon leur guise ?».

Johann Bihr de Reporters Sans Frontières : «Les autorités doivent mettre un terme à l’acharnement»

«Il est inacceptable que ces titres critiques soient placés sous la supervision des autorités à moins d’une semaine des élections. D’autant plus que ces mêmes chaînes de télévision ont récemment été évincées des principaux paquets de télévision câblée et en ligne. Une fois de plus, la guerre ouverte par les autorités contre la confrérie Gülen a de graves conséquences sur le respect du pluralisme et de la liberté de la presse en Turquie. Nous appelons de nouveau les autorités à mettre un terme à cet acharnement et à laisser les médias faire leur travail».

Communiqué de l’International Press Institute : «C’est un message effrayant envoyé aux journalistes»

«Le fait de réduire au silence les médias critiques à la veille d’une élection envoie non seulement aux journalistes un message effrayant mais il suggère également un manque de confiance à la capacité des électeurs à filtrer l’information et à se faire leur propre opinion».

Jo Glanville, président de PEN : «une nouvelle étape dans le déclin dramatique de la liberté de la presse en Turquie»

«C’est une attaque directe contre l’indépendance des médias en Turquie, une nouvelle étape dans le déclin dramatique de la liberté de la presse dans le pays. A quelques jours des élections, il est critiquable que le gouvernement turc ne permette pas aux médias d’informer librement et sans intimidation. La Turquie viole ses obligations internationales en matière de la liberté d’expression à un moment où le rôle de la presse n’a jamais été aussi important ».

Eugene Schoulgin, vice-président de PEN : «Malheureusement, plus rien ne me surprend ces jours-ci venant de la Turquie !»

«Malheureusement, plus rien ne me surprend ces jours-ci venant de la Turquie ! C’est un autre exemple scandaleux qui montre comment le gouvernement présent, la direction de l’AKP et le président de la République sont en train de réduire toutes sortes de libertés qui leur sont opposées. C’est vraiment un chemin dangereux, déprimant et non éthique qu’emprunte la Turquie et mon seul espoir est que les élections de dimanche montrent que les Turcs ne veulent pas donner un nouveau mandat à ce gouvernement».

Aidan White, Réseau du journalisme éthique : «Cette confiscation vise à étouffer la critique politique»

«Cette action est précisément le type de comportement qui expose la Turquie à la critique internationale. C’est une marque d’intolérance et un manque de respect pour le pluralisme des médias quand un gouvernement peut prendre le contrôle des voix dissidentes de la presse. Les journalistes et les médias qui craignent de subir les ingérences du gouvernement ont souvent peur d’exprimer des critiques particulièrement avant des élections. Cette confiscation vise à étouffer la critique politique et à plomber l’atmosphère dangereuse et effrayante dans laquelle les médias font leur travail».

Ebru Africa-Mali

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