Colonisation en Afrique: un journal gabonais accuse Sarkozy de révisionnisme

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LIBREVILLE (AFP) – lundi 06 août 2007 – 12h51 – Le président français Nicolas Sarkozy a montré lors de sa visite en Afrique fin juillet un "complexe de supériorité" et adopté des positions "révisionnistes" sur la colonisation, a estimé lundi le bimensuel privé gabonais Nku”u Le Messager.

Dans son premier numéro paru depuis la visite du président français à Dakar et Libreville les 26 et 27 juillet, le journal critique sévèrement le discours prononcé au Sénégal dans lequel M. Sarkozy appelait les Africains à tourner la page de la colonisation et à un nouveau partenariat avec l”Europe.

Sous le titre "Sarkozy ou le +discours de la méthode+ néocoloniale", Nku”u estime ce discours "empreint de complexe de supériorité, de négativisme et de révisionnisme".

"Quand il (Sarkozy) parle de l”emprise coloniale, c”est presque en termes élogieux. C”est pour vanter ces ponts, ces hôpitaux, ces routes, ces dispensaires, ce savoir que les Africains n”auraient pas pu acquérir sans l”oeuvre coloniale", dénonce le journal.

Selon M. Sarkozy, poursuit-il, "la responsabilité de la traite négrière incombe aux Africains eux-mêmes. Sous d”autres cieux, quand il s”agit d”autres peuples, cela a un nom: le révisionnisme".

"Est-il utile de rappeler à l”actuel locataire de l”Elysée qu”avant d”être colonisée, l”Afrique avait ses empires et ses royaumes riches et florissants? (…) Peut-être ignore-t-il tout de l”histoire de l”Afrique, tout en entretenant un complexe de supériorité vis-à-vis du continent noir", avance Nku”u.

"On pourrait aussi lui rétorquer que la France a une part de responsabilité dans son occupation par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des Français qui ont livré leurs compatriotes de souche juive aux occupants. Tout un gouvernement, celui de Vichy (…) y a même collaboré", continue le journal.

Au lendemain du discours de Dakar, la presse sénégalaise avait estimé que Nicolas Sarkozy avait "fait la leçon aux Africains", certains titres évoquant même une "injure".

AFP

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