NOUAKCHOTT (AFP) 16:48 – 20/02/11 – Cinq chefs d’Etat africains ainsi que des dirigeants de l’ONU et de l’Union africaine (UA), étaient réunis dimanche à Nouakchott pour étudier des propositions destinées à sortir la Côte d’Ivoire de la crise, qu’ils doivent ensuite présenter lundi à Abidjan.
Cette réunion se tient au moment où la Côte d’Ivoire connait un regain de tension: au moins trois jeunes ont été tués par balles samedi à Abidjan lorsque les forces de l’ordre fidèles au président sortant Laurent Gbagbo ont dispersé des partisans de son rival Alassane Ouattara.
Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jikaya Kikwete (Tanzanie) ont débuté leurs travaux à 14H30 (locale et GMT).
Ils composent le panel créé par l’UA fin janvier afin de trouver des solutions pour dénouer la crise ivoirienne née de l’élection présidentielle du 28 novembre que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu élu à l’étranger, affirment tous deux avoir gagnée.
Participent également à la réunion Jean Ping, président de la Commission de l’UA, Saïd Djinitt, représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest, des responsables de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao), et les experts du panel qui, après une mission à Abidjan début février, ont rédigé un rapport contenant des propositions de sortie de crise.
"Les répercussions négatives de cette crise que nous déplorons vivement, affectent durement le peuple ivoirien frère, la sous-région, et l’Afrique dans son ensemble", a déclaré le président Ould Abdel Aziz, président du panel, au début de la réunion.
Il a émis l’espoir que les contributions "des experts nous guideront dans nos choix et que nous aboutirons à une issue pacifique qui préserve la paix, la stabilité et la démocratie en Côte d’Ivoire et renforce l’unité et la cohésion du peuple ivoirien".
Selon le programme officiel de la rencontre, il devait y avoir dans un premier temps une présentation de leur rapport par les experts avec échange de vues, puis un examen des options possibles au réglement de la crise.
Les chefs d’Etat doivent aller lundi à Abidjan soumettre ces options aux deux rivaux ivoiriens et auront ensuite jusqu’au lundi 28 février pour présenter des solutions à caractère "contraignant" pour les deux camps.
Mais la marge de manoeuvre du panel est très étroite, les deux camps ayant émis de sérieux doutes sur sa composition et ses chances de réussite.
Pour Laurent Gbagbo et ses partisans, la présence de Blaise Compaoré, accusé d’avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara et l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui le soutient est intolérable.
Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, a redit dimanche à un journal français ne pas croire à la réussite de la médiation, "parce que Laurent Gbagbo n’acceptera jamais d’entendre qu’il a perdu les élections et qu’il doit céder le pouvoir".
Unanime au départ pour reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara comme une écrasante majorité du reste du monde, l’UA est ensuite apparue divisée.
Jacob Zuma, Yoweri Museveni (Ouganda) et José Eduardo Dos Santos (Angola) notamment, ont ainsi estimé qu’il fallait prendre en compte les arguments de M. Gbagbo, parvenir à une solution négociée, et surtout écarter toute idée d’intervention militaire pour le chasser du pouvoir comme envisagé par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao).
AFP
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