Quand le Sénateur de l’Illinois, Barack Hussein OBAMA, a été élu 44ème Président des Etats-Unis d’Amérique le 4 novembre 2008, le Web 2.0 était à ses tout débuts. Mais déjà, tous les observateurs avertis ont perçu l’idylle naissante entre ce premier Noir à accéder à la magistrature suprême des Etats-Unis et le web. Lequel avait d’ailleurs joué un rôle éminemment stratégique dans sa campagne victorieuse qui passera à la postérité comme un modèle de campagne électorale qui donna le pouvoir aux TICs. J’ai encore le souvenir frais d’un ainé transi d’admiration qui brandissait au premier venu le courrier signé à lui adressé par OBAMA himslf. En effet, de nombreux africains ont contribué à hauteur de 10, 20, 30, 40… 100 dollars à sa campagne et, une fois élu, le natif d’Honolulu avait manifesté personnellement sa reconnaissance, par écrit, à ces « généreux » donateurs. Réélu pour un second mandat le 6 novembre 2012, OBAMA a véritablement inauguré une ère marquée par la prééminence de la communication à la Maison Blanche. Facebook, Twitter, Instagram, FlickR, Snapchat et d’autres plateformes des réseaux sociaux ont été astucieusement investis par OBAMA et ses équipes de communication. Pour ne prendre que le seul cas de l’Oiseau Bleu (Twitter), le compte @Potus (President Of The United States) affiche à son compteur plus de 11 millions de followers. Quant au discret compte @barackobama créé depuis 2007, il peut se contenter de ses 79.000 followers. On peut comprendre aisément cette relative désaffection qui pourrait trouver son explication dans l’émergence phénoménale de @Potus et de @WhiteHouse (12 millions de followers). De son côté, Michelle OBAMA n’en mène pas moins large ; en effet, le compte de la Première Dame des USA (@Flotus) dépasse les 5.700.000 followers. Au hitparade mondial des comptes les plus suivis, @BarackObama trône fièrement à la 4ème place. Ce classement est outrageusement dominé par la pop star Katy PERRY (+93 millions), talonnée par Justin Bieber (+89 millions) et Taylor SWIFT (+81 millions). OBAMA s’offre même le luxe de reléguer la sulfureuse Rihanna à la 5ème place, avec ses +67 millions de followers. Que faire donc de cette popularité hors norme d’OBAMA sur Twitter et d’autres réseaux sociaux ? La Maison Blanche a déjà trouvé la parade ; selon les conseillers du président sortant, le compte @Potus et ses followers seront transmis au prochain locataire du bureau ovale. Toutefois, les tweets seront supprimés de ce compte et seront archivés par la National Archives and Records Administration (NARA), c’est-à-dire les archives nationales américaines. Ainsi, le public pourra-t-il continuer de les consulter et de revisiter les années OBAMA. La Maison Blanche précise aussi que le même dispositif sera mis en place pour d’autres comptes Twitter comme celui de la Maison Blanche (@WhiteHouse), de la Première Dame (@Flotus), du Vice-président (@VP) ou encore du porte-parole de la Maison Blanche (@PressSec). Il en sera autant pour d’autres réseaux sociaux comme Facebook et Instagram, précise la Maison Blanche. Pour ne pas le réduire à l’oisiveté sur Twitter, Barack OBAMA aura à sa disposition un nouveau compte : @Potus44. Même grand-mère pourrait déchiffrer cette combinaison, c’est-à-dire Barack Obama, 44ème président des Etats-Unis d’Amérique. En terme de dévolution du patrimoine d’OBAMA sur Twitter, la Maison Blanche fait montre de beaucoup d’imagination. En effet, « … elle s’engage à fournir à tous ceux qui le souhaiteraient le contenu de ces comptes, qu’elle veut rendre facile d’accès, sous forme de fichiers zip téléchargeables… ». Sur son site, la Maison Blanche écrit aussi : « Nous invitons les citoyens américains – des étudiants aux analystes de données en passant par les artistes et les chercheurs – à imaginer des façons créatives d’archiver ce contenu et de le rendre utile et accessible pour les années à venir ». Sacrés américains ! Ils pensent à tout et ont réponse à tout ! Cette disposition des américains ne devrait-elle pas nous inspirer, nous qui aimons laisser les choses venir sans aucune prise sur leur cours ? En tous cas, Barack OBAMA et ses collaborateurs démontrent, jusqu’à la dernière minute, qu’ils ne laissent rien au hasard et qu’ils sont dans la transparence absolue. Serait-ce une des clés du rêve américain ?
Serge de MERIDIO