Chine-Afrique: le tigre courtise le lion…
Panique en Occident. Un nouveau soupirant fait les yeux doux à l’Afrique. La Chine, avec ses réserves de devises estimées à 1000 milliards de dollars, et un appétit vorace pour les ressources naturelles, a décidé d’investir une partie de ses richesses pour s’assurer un accès au pétrole, au gaz, au cuivre et aux autres richesses minières de plusieurs pays africains.
Nouvelle puissance
Un danger moral potentiel suscite un malaise général : celui d’une Afrique dont la dette a été annulée par l’Occident, et qui accumule de nouvelles dettes à l’égard de la Chine.
Il ne fait aucun doute que la Chine est une nouvelle puissance avec laquelle il faut compter en Afrique.
Le pragmatisme de ce nouveau géant économique ne fait pas non plus de doute lorsqu’il est question de faire des affaires en Afrique.
La nature du pays ou de ses dirigeants compte pour bien peu, à côté des besoins de la Chine en ressources naturelles.
Pékin ne se soucie guère des considérations sur les droits de l’homme, et n’a que faire des longs débats sur les conditions macroéconomiques ou les réformes structurelles.
Le pays est disposé à transformer ses réserves de devises en investissements en Afrique, en échange d’un accès aux richesses minières du continent.
Croissance économique
Certes, les pays africains doivent faire attention à ce que les anciens traquenards de l’assujettissement ne soient remplacés par de nouveaux pièges, quelle qu’en soit la forme.
Néanmoins, cette relation Chine-Afrique va plus loin qu’il n’y paraît de prime abord.
Les Chinois savent ce que c’est que d’être pauvres, et ils ont développé une formule réussie de création de richesses qu’ils sont prêts à partager avec les pays africains.
Les besoins de l’Afrique en matière d’investissements dans le domaine des infrastructures – estimés à 20 milliards de dollars par an pour le compte de la prochaine décennie – sont compris et appuyés par la Chine.
Nouvelle approche
Lorsque j’ai demandé aux Chinois comment nous pourrions obtenir, comme eux, un taux de croissance de 10%, leur réponse était simple: infrastructure – infrastructure et discipline.
La Chine est donc prête à investir dans les transports ferroviaires, la construction de routes, les infrastructures portuaires et la téléphonie rurale dans divers pays africains, dans le cadre de sa formule (qui a fait ses preuves) pour parvenir au développement économique.
Des domaines que nombre des partenaires traditionnels de l’Afrique considèrent comme trop risqués.
La Chine apporte une nouvelle façon de voir les choses, une nouvelle approche qui a pour effet de diversifier et d’ enrichir la gamme des interlocuteurs de l’Afrique.
C’est pourquoi on devrait laisser la Chine développer librement son partenariat très particulier avec les pays africains.
Quant à l’occident, il ne lui reste qu’à apprendre à concurrencer Pékin.
Source: BBC Afrique, 27 Octobre 2006
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