La mauvaise réponse à un vrai problème
Les tueries de Paris au siège du journal satirique « Charlie Hebdo » défraient en ce moment la chronique. Comment pourrait-il en être autrement devant tant de barbarie et de cynisme ? Cependant, toute proportion émotionnelle gardée, il faut reconnaître quecet attentat se révèle commela mauvaise réponse à un vrai problème. De quoi s’agit-il ? En réalité, deux sortes de violence ont été exercées dans des situations complètement différentes mais dont la gravité mérite d’être relevée pour prévenir d’autres tragédies. En effet, la liberté d’expression largement évoquée est un principe immuable en démocratie, tout comme la liberté de pensée et donc la liberté de religion. Vue sous cet anglela laïcité, loin d’être un déni de la foi, est une invite à la tolérance, à la cohabitation intelligente entre les opinions et leurs manifestations. Dans le cas d’espèce, l’équilibre semble avoir été dangereusement compromis par les caricatures du prophète de l’Islam parues dans le journal au point de déboucher sur un carnage. Alors, peut-onraisonnablement au nom de la liberté d’expression s’attaquer au fondement même de la foi ?Tout laisse croire que la situationa étévécue par les agresseurs comme une violence exercée contre leur foi. Leur réponse est si tranchante malheureusement qu’elle conduit aujourd’hui sur le terrain de questionnements apparemment insolubles.
La laïcité ne saurait être un déni de la foi
Si chaque citoyen ale droit d’exprimer son opinion, celui qui croit en Dieu et décide de se soumettre aux préceptes de sa religion n’a-t-il pas droit à la protection de ce qui fonde sa foi, notamment la protection contre ce qui apparaît comme une banalisation et une désacralisation de la foi? La question se pose dans une société dont les entités ne se parlent pas et s’ignorent même superbement.Il suffit d’écouter les déclarations gênées des uns et des autres pour s’en rendre compte. Dans cette affaire, la condamnation est unanime contre la violence sans qu’elle puisse être interprétée comme un soutien au droit d’offenser les autres dans leur croyance. Au nom de la liberté d’expression, la foi peut-elle être instrumentalisée au risque de voir des extrémistes, c’est-à-dire ceux qui ont choisi de ne pas s’inscrire dans l’argumentation,trouver matière à brûler et à tuer ? Ne doit-on pas cesser de confondre religion et idéologie pour faire valoir les impératifs de la paix sociale et recadrer sainement le débat ? C’est un sujet qu’il sera difficile d’éluder plus longtemps car le monde actuel est intégrateur etcela amène à gérer de plus en plus de contradictions de cette nature. Si l’on n’y prend garde, l’impact pourrait être désastreux dans certains pays encore attachés à des traditions culturelles et sociales trop protectrices vis-à-vis des nouveaux arrivants et de leur culture.
En tout état de cause, l’irrévérence vis-à-vis de la foi, des croyances d’autrui n’est ni un signe d’intelligence, encore moins un signe d’humanisme. Et comment convaincrequelqu’un pour le rallier à votre vision sansune bonne dose d’intelligence et d’humanisme ? Il faut arrêter d’interpréter la laïcité comme un déni de la foi.
Mahamadou Camara
Camara_m2006@yahoo.fr
si Charlie avait baissé les bras au lieu de se ressaisir comme ils le font , tous les musulmans du monde auraient crié victoire et auraient légitimé le terrorisme !!!!! n’oubliez pas que vous y avez échappé de peu 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄
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