Après le transfèrement de l’ancien « Général de la Rue », Charles Blé Goudé, le Samedi 22 mars 2014, à la Haye, il comparaitra le Jeudi prochain devant le juge unique de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI), Mme Silvia Fernandez de Gurmendi.
Selon un communiqué de la juridiction internationale transmis, lundi, à APA, cette première comparution est prévue à « à 10h00 (heure locale de La Haye) ». Charles Blé Goudé a été remis à la CPI par les autorités de la Côte d’Ivoire le 22 mars 2014 en exécution d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI le 21 décembre 2011. Il est arrivé au quartier pénitentiaire de la CPI dans la nuit de samedi à dimanche en provenance d’Abidjan.
Au cours de l’audience de première comparution, le juge unique vérifiera l’identité du suspect et la langue dans laquelle il pourra suivre les procédures. Le suspect sera informé des charges portées à son encontre.
Le 30 septembre 2013, la Chambre préliminaire I de la CPI a levé les scellés sur un mandat d’arrêt à l’encontre de Charles Blé Goudé, initialement délivré le 21 décembre 2011. Charles Blé Goudé, 42 ans, de nationalité ivoirienne, aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité (meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains).
Ces actes auraient été perpétrés dans le contexte des violences postélectorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Le Coup médiatique qui a précipite Blé Goudé à la CPI
En prison depuis son arrestation au Ghana, Blé Goudé commençait à tombé dans l’oubli, malgré les demandes pressantes de la CPI, quand des photos à polémique faisait la Une des Journaux du pays. Photos sur lesquelles on voyait l’ex Président de la Galaxie Patriotique barbu et amaigri aux cotés de son alter égo, Jean Yves Dibopieu, avec pour seule visée de mettre à nue les mauvaises conditions de détention de deux redoutables accusés dans la crise post électorale de 2010-2011 en Cote d’Ivoire. Mais le bénéfice médiatique recherché par ses partisans, surtout la Jeunesse du FPI, a produit l’effet contraire.
L’instrumentalisation que les politiques ont fait de cette affaire, notamment les partisans de l’ancien Président du FPI, ont fini par exaspérer le pouvoir qui trainait le pas à livrer Blé Goudé à la Cour Pénale. Pour preuve, le Président actuel du FPI, Affi N’Guessan ne disait-il pas, lors d’une de ses récentes sorties « qu’après avoir vu ces images, je déplore le traitement inhumain que subisse ces deux icônes de la jeunesse patriotique ivoirienne qui méritent plus d’égard, de dignité de la part de leurs bourreaux, car ils appartiennent tous deux à des familles et partagent leur vie avec des proches, des connaissances qui ne pardonneraient jamais de tels abus ». Propos que les victimes et ayants de la crise post électorale ont trouvé insultants et inacceptables.
La Cote d’Ivoire qui s’était dit apte a jugé l’ex leader des Jeunes Patriotes par ses juridictions, a donc fini par lâcher du leste en mettant Blé Goudé entre les griffes de la CPI.
De Gildas, Correspondant du Républicain à Abidjan