La coalition rebelle centrafricaine Séléka a décidé de suspendre ses opérations tout en gardant ses positions sur le terrain afin de “donner une chance au dialogue”, a appris l’AFP auprès de l’un de ses responsables, Michel Djotodia.
“La coalition a décidé de manière unilatérale à compter de jeudi soir de suspendre les opérations sur le terrain, afin de donner une chance au dialogue que nous réclamons depuis le début des opérations. Nous demandons à nos hommes de garder leurs positions et de ne pas céder aux provocations, en attendant l’ouverture d’un dialogue sincère”, a déclaré M. Djotodia.
“L’arrivée des contingents tchadiens nous a fait penser à une intervention militaire aux côtés des forces régulières. Mais vu que le Tchad a clairement fait savoir que ses forces sont venues en mission d’interposition et non pas pour nous attaquer, nous suspendons les opérations et nous attendons la réponse de Bangui à propos de l’ouverture du dialogue”, a-t-il affirmé.
Alors que le Conseil de Sécurité de l’ONU a appelé les insurgés à cesser les hostilités, de premières négociations ont été annoncées pour vendredi entre les rebelles, qui ont repris les armes le 10 décembre pour réclamer l’application d’anciens accords de paix, et le gouvernement du président François Bozizé.
Ces pourparlers exigés par les insurgés doivent avoir lieu au Tchad voisin, qui a dit jouer un rôle de médiateur dans la crise, bien qu’il ait envoyé des soldats cette semaine en Centrafrique en réponse à un appel de son allié le président Bozizé.
En même temps, N’Djamena va accueillir une réunion des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) sur cette crise.
Jeudi M. Djotodia avait déclaré: “nous acceptons l’éventualité d’une médiation tchadienne (…) mais nous n’allons pas nous retirer des positions actuelles sur le terrain jusqu’à ce qu’il y ait un dialogue sincère avec le pouvoir. C’est de cette façon seulement que nous allons maintenir la pression sur le régime de Bangui. Nous n’avons jamais dit que nous allons marcher sur Bangui, mais nous exigeons du président Bozizé un dialogue sincère”.