Les approches et les postures se dilatent. Au gré des épreuves de la géopolitique du moment. Mais, l’œil d’un expert averti et pointu du milieu financier africain et non des moindres, est tout même futuriste. L’entrée du Royaume chérifien dans l’espace CEDEAO est tout à fait légitime. C’est la conviction de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances du Mali, ancien ministre de l’Energie et de l’Eau, ancien directeur général de plusieurs banques et organismes financiers au Mali, au Sénégal et en Guinée-Bissau, Monsieur Mamadou Igor Diarra qui occupe actuellement les fonctions de directeur régional du groupe Bank Of Africa, le bras armé de BMCE Bank Of Africa, s’est donné de la voix pour légitimer l’adhésion du Maroc dans l’espace CEDEAO. Infographie
L’ancien argentier de l’État malien, Mamadou Igor DIARRA a traversé le miroir. Dans la grandeur et l’humilité. Puriste homme des Finances dans son pays, le Mali, il supervise, à ce titre, les activités des sept filiales de la banque au sein de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest. En marge de l’inauguration par la Fondation BMCE Bank pour l’éducation et l’environnement d’une école de l’excellence dans la banlieue de Dakar, le 6 octobre 2019, un journal sénégalais a eu un entretien avec ce haut cadre de la finance, fin connaisseur de la sous-région et du Maroc. A la question relative à une éventuelle adhésion du Royaume Chérifien à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mamadou Igor Diarra répond : «Je considère que l’avenir exige que le Maroc emprunte la voie qui a été édictée par S.E le Roi et les sources de croissances pour le Royaume sont au sud du Sahara, c’est indéniable. Récemment, nous étions en Espagne et nous avions dit aux Européens, notamment aux opérateurs espagnols, qu’en fait l’Espagne grâce au Maroc, est la terre européenne la plus proche de l’Afrique. L’entrée du Maroc à la CEDEAO est tout à fait légitime. C’est le pays du Maghreb qui se sent le plus proche des autres pays au sud du Sahara. Mais je dirais que ça se travaille sur la durée.
Les entreprises ou les dirigeants marocains qui sont dans cet espace sont à l’aise et continuent à honorer le Maroc en réalisant des prouesses économiques. Les banques marocaines créent de la richesse dans ces zones et profitent également de cette croissance, car les taux de bancarisation sont faibles. Elles aident à construire, voire à reconstruire. Je pense que le Maroc a pris une certaine avance dans bon nombre de domaines et qu’il doit partager avec ses voisins du continent. Nous sommes confiants, nous travaillons à cela ». Loin é verser dans l’euphorie littéraire démagogique, le banquier malien Mamadou Igor DIARRA, auteur du Best libraire ‘’ C’est possible au Mali’’, paru aux Éditions Cherche midi, joue sur de grosses cordes et sait bien regarder sur le prompteur des grandes ambitions affichées par Sa Majesté le Roi Mohamed VI et son économie émergente qui ont fini de faire des émules.
Par Ismael AIDARA, Directeur Éditorial de Confidentiel Afrique