Philemon Yang, le Premier ministre camerounais, a été dépêché à Bamenda dans le nord-ouest du Cameroun par le président Paul Biya. Objectif : mener des consultations dans le cadre d’un processus de dialogue avec les populations des zones anglophones du pays.
Une région qui est en proie à une grave crise socio-politique depuis plus d’un an.
A Bamenda, Philemon Yang a rencontré des responsables de syndicats de transporteurs, d’enseignants, de vendeuses, des banquiers…
“Nous condamnons fermement, rejetons et nous nous dissocions de ces visites”, a réagi sur sa page Facebook, l’un des leaders anglophones, Felix Agbor Bala, président du consortium de la société civile anglophone, une organisation dissoute en janvier par le gouvernement.
Ce responsable de la société civile a posé comme préalable à toute concertation la libération de tous les manifestants interpellés, un rapport sur le nombre de morts enregistrés dans les régions anglophones et la convocation d’une table ronde “en présence” des Nations unies.
Selon un décompte de l’AFP, au moins 14 personnes ont été tuées le 1er octobre lors de la proclamation symbolique de l’Ambazonie, du nom de l’Etat que les sécessionnistes anglophones veulent créer.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais et 2 régions sur 10, proteste contre ce qu’elle appelle sa “marginalisation” dans la société. Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme. Une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé.