Cameroun : une bombe explose à Bamenda sans faire de victimes

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L’explosion s’est produite alors que la proclamation de l’« indépendance » symbolique des régions anglophones a été sévèrement réprimée par les autorités.

Une bombe artisanale a explosé dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 octobre à proximité de locaux de la police à Bamenda, chef-lieu de la région Nord-Ouest du Cameroun, après la proclamation symbolique, dimanche, de l’« indépendance » des régions anglophones, selon des sources concordantes.

« L’explosion n’a pas fait de victimes. Elle s’est produite au Groupement mobile d’intervention [GMI] », une unité de la police, a expliqué une source proche des autorités régionales. Selon elle, deux bombes artisanales avaient été placées à proximité immédiate du GMI par des inconnus, mais une seule a explosé. L’autre a été désamorcée par la police.

Hier, l’explosion n’avait pas été revendiquée. Des bombes artisanales avaient déjà explosé le 18 septembre à Bamenda et le 22 septembre à Douala, capitale économique du pays située en zone francophone. Après ces explosions, Yaoundé avait qualifié les séparatistes anglophones de « terroristes ».

Au moins 17 morts

Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20 % des 22 millions de Camerounais et deux régions sur dix dans tout le pays, proteste contre ce qu’elle appelle sa « marginalisation » dans la société. Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, tandis qu’une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé, qui avait déployé d’importantes forces de sécurité en amont des manifestations prévues dans les régions anglophones.

Dimanche, les indépendantistes anglophones du Cameroun ont tenté de manifester pour proclamer symboliquement l’« indépendance » des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Au moins 17 personnes ont été tuées dans les violences en marge de cette proclamation symbolique, selon Amnesty International et des sources officielles. Le même jour, le président camerounais, Paul Biya, a condamné « de façon énergique tous les actes de violence, d’où qu’ils viennent, quels qu’en soient les auteurs », appelant à un « dialogue serein ».

Lundi, la France s’est dite « préoccupée par les incidents […] qui ont fait plusieurs victimes » et a appelé « l’ensemble des acteurs » à la retenue. Samedi, l’Union européenne avait appelé « tous les acteurs » à « faire preuve de retenue et de responsabilité ». Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait exhorté les autorités camerounaises « à promouvoir des mesures de réconciliation nationale ».

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