Burundi : le “non” de Pierre Nkurunziza à l’Union africaine

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Le président Pierre Nkurunziza a lancé lundi 2 novembre un ultimatum aux insurgés, qui a pris fin samedi 7 novembre, laissant craindre à la communauté internationale des violences de grande ampleur. AFP PHOTO / MARCO LONGARI

Officiellement silencieux depuis l’annonce de l’Union africaine d’envoyer des troupes sur le sol burundais, le président s’est exprimé pour la première fois.

Le président burundais Pierre Nkurunziza a tenu ce mercredi une conférence publique à Gitega au centre du pays, en présence des journalistes et de la population. Dans cette séquence de communication, le chef de l’État a répondu aux différentes questions et en a profité pour faire des annonces.

MAPROBU – Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a demandé le déploiement d’une mission de stabilisation pouvant aller jusqu’à 5 000 hommes (Maprobu) . Mais le gouvernement burundais a officiellement refusé. « Pour qu’il y ait déploiement d’une force étrangère, la Constitution prévoit au moins deux choses : deux parties en conflit armé qui demandent une force d’interposition, ou l’absence d’un gouvernement. Or aucune de ces situations ne se présente au Burundi aujourd’hui. Si cette force vient, le Burundi considérera qu’il est attaqué et se défendra », a prévenu le chef de l’État.

SÉCURITÉ – Le président estime que la problématique sécuritaire ne concerne pas seulement les autorités : « Les habitants, surtout les parents en mairie de Bujumbura, doivent comprendre qu’ils sont interpellés et qu’ils doivent s’engager dans les comités mixtes de sécurité. Les enfants ont reçu des drogues, certains sont à l’hôpital neuropsychiatrique de Kamenge ; il va falloir au moins cinq ans aux parents pour endiguer tous ces problèmes », a indiqué le numéro un burundais.

SÉCURITÉ & ENVIRONNEMENT – « J’ai lu hier quelque part qu’au cours de cette année, 1 000 personnes ont été tuées par la police aux États-Unis. Nous les Burundais devrions user de sagesse afin d’éviter notre autodestruction », a dit le président Nkurunziza en répondant à une question d’un journaliste sur son projet en matière de lutte contre le changement climatique. Selon le chef de l’État, les gens qui meurent dans les accidents de roulage et les catastrophes naturelles dépassent de loin ceux qui meurent régulièrement dans les attaques ces derniers jours.

DOUBLE NATIONALITÉ – Pierre Nkurunziza annonce que dans le futur et qu’au cours du dialogue inter-burundais la question ethnique sera étudiée ainsi que celle des personnes qui ont la double nationalité. « Nous avons vu que les gens de double nationalité sont pour la plupart des infiltrés, qu’ils travaillent pour deux rois. Nous devrons nous pencher sur de tels cas. Dans certains pays, les citoyens à double nationalité n’occupent pas des postes dans la fonction publique », a indiqué le président.

MÉDIAS – « Si j’en crois mes oreilles, deux radios peuvent rouvrir dans les prochains jours », a annoncé le président de la République. Pierre Nkurunziza nie la responsabilité du gouvernement dans la destruction de cinq médias indépendants lors du putsch manqué du 13 mai 2015. « Ces radios ont été détruites au moment où les institutions ne fonctionnaient pas », a-t-il expliqué. Les radios Isanganiro, RPA, Bonesha FM et la radiotélévision Renaissance ont été détruites au lendemain du coup d’État, le 14 mai. La radiotélévision REMA FM l’avait été le jour du putsch. Depuis, les employés de ces médias ont été empêchés d’accéder aux sites de leurs radios « pour une question d’enquête », selon le procureur général de la République.

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4 COMMENTAIRES

  1. Ce fou doit quitter le pouvoir quel qu'en soit les conséquences sinon la population va souffrir encore parce qu'il va pas ceder le pouvoir tant qu'il ne sera pas chassé

  2. L’ua doit prendre une décision ferme contre cet homme de quitter le pouvoir le plus vite possible 🙄 🙄 🙄

  3. iLe président Burundais a raison.
    Cet envoi de forces africaines est une idée française.Il n y a pas de force européennes en Ukraine.Pourquoi les dirigeants burundais doivent ils accepter d’être mis sous tutelle?
    Après le viol des fillettes centre africaines par des soldats Français et Tchadiens.Tout pays souverain peut refuser des forces étrangères sur son sol.
    Les Télevisions européennes ne parlent plus de l’Ukraine alors que des civils y meurent tous jours.Elles préfèrent avoir les mauvaises nouvelles du monde venant que d’afrique.
    Noyer le poisson en un mot.Il n y a pas de forces de l’onu ni en Corée,ni en Afganistan ni en Libye.Alors,il faut cesser de prendre les africains pour des enfants.

  4. La Syrie de l’Afrique, le Burundi : Pierre Nkurunziza doit partir !

    La neutralisation, d’une manière ou d’une autre, du président burundais, Pierre Nkurunziza, est à peu près l’objectif final du chaos meurtrier qui s’est abattu sur le Burundi depuis le mois de Mars dernier selon un scénario que nous connaissons bien. Cela avait commencé par une tentative de révolution de couleur apparemment dirigée depuis l’ambassade américaine de Bujumbura, vers laquelle avaient reflué les manifestants après la réaction musclée des autorités burundaises. Après l’échec de la révolution, suivie par un cours moment de chaos, il y eut, au mois de Mai, une tentative de coup d’état qui n’eut pas plus de succès.

    Le but des manifestants et des putschistes, ou de leurs commanditaires, était d’empêcher le président Pierre Nkurunziza de se représenter pour un troisième mandat, qui correspondrait pour lui à une seconde réélection, ayant obtenu son premier mandat hors du cadre de la constitution actuelle. Les élections ont finalement eu lieu au mois de Juillet, dans un climat d’attentats, de sabotage et de tension extrême. Sans surprise, Pierre Nkurunziza les a remportées haut la main, mais l’opposition armée et les forces qui l’animent n’ont pas baissé les bras pour autant.

    Aujourd’hui, le Burundi est au bord de la guerre civile. En Afrique, pour faire partir un président élu d’un petit pays comme le Burundi, il n’est pas besoin de créer des groupes islamistes comme pour la Syrie. Les Africains peuvent, eux-mêmes, faire le boulot, grâce à leurs propres Armées, regroupées en Forces supranationales régionales pour « défendre la Paix et la Sécurité », un peu comme des mini OTAN. Et l’on sait ce que « paix et sécurité » veulent dire pour l’OTAN.

    Une récente attaque, le 11 décembre, de trois camps militaires par les rebelles armés, a servi de prétexte au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine pour décider de la création d’une mission militaire de 5000 hommes destinés à être déployés au Burundi. Seulement les autorités burundaises n’en veulent pas, et annoncent clairement que ce déploiement serait considéré comme « une force d’invasion et d’occupation ». Malgré ce refus des autorités burundaises d’être « aidées », l’UA persiste, et menace même, donnant quatre jours à Bujumbura pour accepter ce déploiement, faute de quoi le bloc panafricain prendrait des « mesures supplémentaires » pour l’obliger à accepter.

    L’affaire est maintenant entre les mains de l’ONU, car le Burundi participe lui-même à des missions de paix de l’ONU par le biais de l’un de ces mini OTAN, et ne peut donc voir un de ces organismes débarquer chez lui de force, ça ferait désordre. Pour l’instant, le gouvernement burundais tient bon, contre les rebelles, les médias, et les institutions africaines. Mais, sans des alliés comme ceux de la Syrie, combien de temps résistera-t-il ?

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