Ce lundi matin, les contestations populaires ont repris dans plusieurs agglomérations de la capitale Bujumbura. A peine qu’il a retrouvé son palais, le président Pierre NKurunziza fait face à une nouvelle révolte menée par l’opposition radicale et des organisations de la société civile. Des centaines de barricades ont été dressées sur certaines artères de Bujumbura pour contester le troisième mandat que compte briguer l’homme fort du pays.
Dimanche 17 mai, sur le parvis annexe de la présidence qui fait office de l’état-major restreint de la garde présidentielle, le chef de l’Etat recevant la trentaine de journalistes a exprimé son inquiétude sur le péril islamiste Shebab (secte basée en Somalie). « Il y a une évidence aujourd’hui sur la menace Shebab qui va créer une instabilité régionale de grande ampleur. Nous devons nous mobiliser », a asséné le président. Pour des calculs stratégiques, ce dernier n’a voulu piper mot sur les récents soubresauts politico-militaires qui ont secoué le pays. Selon plusieurs analystes du pays, cette déclaration aux allures d’aveu cache bien un profond malaise et pose la question d’éventuelles connexions du commandement militaire Shebab avec les putschistes du général Godefroid Nyombare pour destituer NKurunziza.
L’Union africaine, l’Union européenne et les États-Unis ont demandé le report de la présidentielle qui devra se tenir fin juin 2015. Pierre NKurunziza va-t-il s’arrêter en respectant les dispositions constitutionnelles en vigueur conformément aux accords d’Arusha ? Ou va-t-il plonger encore le pays dans une insurrection sans fin ?
PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF
Les Afriques
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