Au Burkina Faso, l’ancien diplomate Michel Kafando, désigné par consensus président de la transition, a prêté serment ce mardi matin. Une cérémonie qui met fin à un intérim militaire et qui tourne définitivement la page de 27 ans de règne de Blaise Compaoré. Michel Kafando prendra ses fonctions vendredi probablement jusqu’aux élections prévues en novembre 2015.
« Je voudrais vous dire que je reçois cette charge avec beaucoup d’honneur, mais aussi avec beaucoup d’humilité, a déclaré dans son premier discours le nouveau président par intérim. Avant d’ajouter : l’humilité d’un quelqu’un qui n’est là que pour une période transitoire, l’humilité de quelqu’un qui est conscient que le pouvoir qu’il détient appartient au peuple et que de ce fait, son exercice ne doit souffrir d’aucun abus, d’aucun excès ».
Cette cérémonie de prestation de serment, solennelle, s’est déroulée ce mardi dans un esprit bon enfant, presque de camaraderie. Michel Kafando a prononcé un discours bref, tout juste quatre minutes, ancré sur le respect des valeurs et l’obligation d’aller de l’avant : « Faute d’avoir observé cette suprême vérité, des pouvoirs politiques même érigés en forteresse ont définitivement scellé leur destin. Je tiens à vous rassurer que l’autorité que nous entendons incarnée, avec le gouvernent et le Conseil national transitoire, sera respectueuse de notre Constitution et de la charte que nous venons d’adopter. Nous attendons de que vous rappeliez à tous et à tout moment, le devoir sacré du respect de notre Constitution ».
Un sprint de nominations
Après son discours debout à la tribune, dans son élégant costume bleu, avec son écharpe aux couleurs rouge, jaune et verte du pays, Michel Kafando a reçu les traditionnelles félicitations et poignées de mains officielles de tous les responsables du pays. Mais à un moment, la foule s’est levée et a commencé à faire de même. Une longue file s’est formée et le président de la transition a alors accepté de serrer la main de quasiment toute la salle.
Michel Kafando est déjà dans l’habit du président. Il a désormais les rênes du pays. Il commence dès maintenant le sprint de la transition. Le nouveau chef de l’Etat burkinabé doit notamment désigner le Premier ministre, mercredi en fin de journée, le gouvernement est attendu pour jeudi et les membres de l’Assemblée de transition (CNT) vendredi.
Zida en Premier ministrable
Pour le poste de Premier ministre, la charte prévoit qu’il peut être civil ou militaire. Et ce matin justement, le lieutenant-colonel Zida, qui assuré depuis deux semaines l’intérim à la tête du pays, a fait part de son intérêt pour le poste. Il a d’ailleurs été décoré des Ordres du Burkina Faso ce mardi avant la prestation de serment.
Pour le lieutenant-colonel Zida, qui a salué un à un tous les membres de son équipe pour les féliciter, sa mission à la tête du pays est désormais terminée : « Aujourd’hui, je suis notamment heureux deux semaines après avoir assumé les hautes charges de l’Etat. Nous pensons que nous avons réussi notre mission qui était donc de pouvoir transférer le pouvoir aux civils, et donc dans un Etat paisible, sécurisé. Nous avons le sentiment d’avoir réussi cette mission ».
A la question : le poste de Premier ministre vous intéresse-t-il ? Le lieutenant-colonel Zida n’a pas dit non et a indiqué qu’il était au service du président Michel Kafando : « Je reste à la disposition de mon pays et il m’emploiera là où il voudra ». Qu’il soit ou non Premier ministre, le lieutenant-colonel Zida souhaite visiblement rester au cœur de la transition. Lorsque Michel Kafando est venu prendre ses marques au palais présidentiel de Kossyam, c’est Isaac Zida qui a organisé la visite.
Par RFI
felicitation a Kafando
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