OUAGADOUGOU (AFP) – 13:48 – 05/05/11 – Des centaines d’élèves manifestaient jeudi à Ouagadougou et Ouahigouya (nord) afin de réclamer "justice" pour les victimes de la répression lors de manifestations populaires qui ont eu lieu au Burkina Faso depuis le 22 février, a constaté l’AFP.
A Ouagadougou, plusieurs centaines d’élèves se sont rassemblés dans la matinée devant le ministère de l’Education nationale, en criant "Justice, justice, justice", a constaté un journaliste de l’AFP. La manifestation se déroulait dans le calme.
A Ouahigouya, les élèves ont décrété mercredi "48 heures de grève" pour réclamer "justice et vérité" pour les victimes, mais aussi pour exiger le départ du nouveau gouvernement formé le 21 avril, ont rapporté des témoins. Il ont bloqué les principales voies d’accès à la ville.
Dans les deux cas, les jeunes veulent que justice soit rendue, en particulier pour un enfant de 11 ans tué la semaine dernière par la balle perdue d’un policier mutin à Ouagadougou, ainsi que pour Justin Zongo, un collégien mort dans des circonstances suspectes à Koudougou (ouest) en février.
Sa mort avait déclenché de violentes manifestations au cours desquelles au moins six personnes ont été tuées à Koudougou et dans ses environs.
Ces manifestations populaires se sont étendues à d’autres villes dans tout le pays, constituant la plus grave crise à laquelle ait été confronté le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 24 ans.
Des militaires et des policiers se sont ensuite mutinés, commettant de nombreuses exactions au cours desquelles au moins six personnes ont été tuées accidentellement, la plupart par des balles perdues, et au moins une dizaine blessées.
Pour tenter de faire face à cette vague de contestation, le président Compaoré a limogé les principaux chefs de l’armée et de la police et formé un nouveau gouvernement dans lequel il occupe le ministère de la Défense.
AFP