Le procès des assassins présumés de l’ex-président burkinabè Thomas Sankara en 1987 a repris mardi après plusieurs semaines d’interruption, des avocats de la défense plaidant la relaxe de leurs clients.
Le procès était suspendu depuis le 3 mars, à la demande des avocats de la défense qui s’interrogeaient sur la constitutionnalité du chef d’accusation d'”attentat à la sûreté de l’Etat”.
Vendredi, le Conseil constitutionnel avait rejeté cette demande et le procès a repris mardi avec les plaidoiries de la défense.
Elles ont débuté par celle de Me Issiaka Ouattara, avocat du médecin militaire Alidou Diebré, poursuivi pour “faux en écriture publique” pour avoir établi le certificat de décès de Thomas Sankara avec la mention “mort naturelle”.
Évoquant une prescription des faits reprochés à son client, l’avocat a plaidé la relaxe car, a-t-il dit, “M. Diebré n’avait aucune intention coupable”.
Ensuite, Me Kopiho Moumouny, avocat de Kafando Hamadou, également poursuivi pour “faux en écriture publique”, pour avoir produit un autre certificat de décès avec la mention “mort accidentelle”, a également évoqué la prescription des faits et plaidé la relaxe.
Me Coulibaly a fait valoir qu'”aucun témoin n’a mis en cause” son client, dont la relaxe est également demandée par le procureur militaire.
Quatorze accusés sont jugés dans le procès des assassins de Thomas Sankara et de ses compagnons dans un coup d’Etat en 1987.
Les deux principaux, l’ancien président Blaise Compaoré qui avait accédé au pouvoir lors du putsch avant d’en être chassé par la rue en 2014, et Hyacinthe Kafando, commandant de sa garde lors du coup d’Etat, sont absents.
Le parquet militaire a requis début février trente ans de prison ferme à leur encontre pour “attentat à la sûreté de l’Etat”, “recel de cadavre” et “complicité d’assassinat”.
Vingt ans de prison ont été requis contre le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987 et principal accusé présent.
Il purge déjà une peine de 20 ans, pour une tentative de coup d’Etat, en 2015.
Commencées fin octobre, les audiences de ce procès historique ont été plusieurs fois suspendues, notamment au moment du coup d’Etat du 24 janvier au cours duquel le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
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