Burkina Faso: la médiation internationale au cœur des tractations

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Burkina Faso: la médiation internationale au cœur des tractations
Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, chef de l’Etat provisoire (g), Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest (c) et le président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, ce mardi.
AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Un sommet de la Cédéao doit se tenir jeudi et vendredi au Ghana pour examiner la situation au Burkina Faso, en présence des présidents ghanéen, sénégalais et nigérian. Dans la capitale, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Ibn Chambas, le médiateur de l’Union africaine, Edem Kodjo, et le président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, consultent. Le coup d’envoi des entretiens a été donné par l’opposition.

C’est un joli marathon pour cette mission conjointe. L’opposition a ouvert le ballet des audiences. Zéphirin Diabré, Roch Marc Christian Kaboré, Benewende Sankara, Ablassé Ouédraogo et les autres ont échangé plus d’une demi-heure avec la mission conjointe ONU, Union africaine et Cédéao. La question toujours à l’étude est celle de la transition. Et sur cette transition, la mission conjointe et l’opposition sont sur la même longueur d’onde.

Les concertations sont en cours et ce n’est que dans le cadre de celles-ci que l’on peut considérer la dimension de la prise en compte de la Constitution et voir quel modèle adapter à la situation et au contexte, a dit Zéphirin Diabré, après la rencontre.

Sur la question du délai de quatorze jours, Zéphirin Diabré affirme que c’est un délai habituel dans le système de travail de la communauté internationale, mais ils travailleront à respecter ce délai. Mais vu le caractère exceptionnel de la situation au Burkina Faso, si le pays n’arrive pas à respecter ce délai, ils informeront l’Union africaine.

La société civile a également été reçue, les échanges ont tourné autour de la période du transfert du pouvoir aux civils. Concernant les sanctions, la société civile plaide pour queles sanctions ne touchent pas le peuple burkinabè, si sanctions il y a, car la situation est déjà compliquée.

Il faut noter que déjà les présidents Macky Sall du Sénégal, Goodluck Jonathan du Nigeria et John Dramani Mahama du Ghana sont attendus à Ouagadougou demain, mercredi.

Deux poids, deux mesures

Roch Marc Christian Kaboré, président du parti Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) fondé par des dissidents du parti au pouvoir en janvier 2014, est l’un des principaux représentants de l’opposition dans le cadre de la recherche d’une sortie de crise et de l’élaboration d’une transition. Après sa rencontre ce mardi matin avec les émissaires de l’UA, de la Cédéao et des Nations unies, il a planché dans l’après-midi avec la société civile sur la rédaction d’une future charte constitutionnelle. Notre envoyé spécial l’a rencontré. Il l’a interrogé sur la pression exercée par l’Union africaine et lui a demandé s’il n’y avait pas deux poids et deux mesures : on ne demande pas au président en exercice en Afrique de respecter la Constitution, en revanche quand il s’agit de mener une transition suite à un soulèvement populaire, l’Union africaine, là, exerce de la pression.

« Nous devons quand même reconnaître que l’Union africaine a un certain nombre de mécanismes de prévention des conflits. Je crois lorsque des situations se présentent comme ça, il était plus qu’urgent que la communauté internationale se mobilise, pour envoyer des délégations pour venir éviter les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. Nous avons quand même ce reproche à faire qui est que les mécanismes s’ils sont là, c’est pour éviter que nous tombions dans les situations où on vient après, comme le médecin après la mort, pour dire ‘respectons la Constitution’ ».

L’ interview de Roch Marc Christian Kaboré est à écouter dans son intégralité à 18h45 TU et 22h45 TU sur nos antennes. Vous pourrez la retrouver sur rfi.fr

 

Par RFI

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