Burkina Faso : «L’Ivoirien Blaise Compaoré» doit répondre de ses actes

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Dans le pays des Hommes intègres, les événements se succèdent mais ne se ressemblent pas. Il convient de se rassurer que la naturalisation de Blaise ivoirien ne saurait primer sur un besoin de justice qu’il faut rendre au peuple du Burkina. C’est dire que Blaise doit être extradé sans délai au Burkina pour répondre de ses actes.

A la suite du soulèvement populaire d’octobre 2014, le président d’alors du Faso Blaise Compaoré a pris la clé des champs à la faveur de son exfiltration par l’armée française pour échapper au tribunal de son pays. Ainsi, un jour nouveau s’est levé au Faso le 30 octobre 2014. Mais le «commando-parachutiste» de la garnison de Pô ne pouvait faire autrement au regard des crimes que son régime a commis pendant vingt sept longues années de règne sans partage et d’assassinats prémédités et bien cibles de dignes fils du Faso. On gardera toujours en mémoire la disparition tragique des capitaines Thomas Sankara et Henry Zongo, du commandant Jean Baptiste Boukary Lingani, le journaliste Nobert Zongo.

Ce soulèvement populaire au Faso fait suite à l’obstination de Blaise Compaoré de vouloir tordre le cours de l’histoire en voulant modifier l’article 37 de la Constitution qui lui interdisait de se présenter à nouveau à une élection présidentielle. Cette obstination ne lui a pas réussi avec comme première chaude alerte le départ du Conseil pour la démocratie et le progrès (CDP) de la crème intellectuelle et politique.

La situation était devenue telle que le peuple ne pouvait plus accepter de se soumettre au diktat d’un homme ‘’pion de la France’’ et à son tour le président ne pouvait plus continuer à gouverner vraiment. Face à cette situation d’impasse et craignant pour sa vie en sa qualité de commando-parachutiste embourgeoisé et déformé par le climatiseur du palais, Compaoré a du fuir son pays pour se réfugier en Côte d’Ivoire (le pays de son mentor et gendre Félix Houphouët Boigny).

Pour dire qu’il n’avait que faire de la volonté du peuple burkinabé de tourner une page sombre de son histoire, Blaise, par le truchement de son Régiment de sécurité présidentielle (RSP), est revenu à la charge par une tentative de liquidation de la transition dans le pays des Hommes intègres. Ce deuxième essai de Blaise Compaoré de se moquer de son peuple s’est terminé par une deuxième humiliation : le général Gilbert Diendéré et ses hommes sont défaits et le RSP dissout.

Convaincu que son étoile ne peut plus briller au dessus du Faso, Blaise a ajouté un plus à son obstination et à son refus de se mettre à la disposition de la justice de son pays. C’est ainsi que depuis le 18 janvier, le président déchu du Burkina Faso s’est doté de la nationalité ivoirienne. Cette troisième tentative d’échapper à tout jugement de sa personne au Faso, Blaise l’a montée de toutes pièces avec le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara (ADO) dont la ‘’nationalité ivoirienne’’ avait suscité en son temps de vives polémiques et de veillées d’armes entre le Burkina et la Côte d’Ivoire.

Comme pour jeter la poudre aux yeux de ceux qui se laissent manipuler et tromper, la justice ivoirienne à la solde de Alassane Dramane Ouattara a tout simplement franchi le Rubicon (advienne que pourra) en annonçant que le président déchu du Burkina Faso Blaise Compaoré est désormais Ivoirien et cela juste le lendemain de l’extradition de deux militaires du RSP qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire après la tentative avortée de remettre Compaoré à la tête des affaires de son pays. L’extradition des deux militaires fuyards au Faso laisse croire certains à la bonne foi de ADO à la consolidation de la bonne coopération entre les deux pays.

A ce niveau, il convient de se demander si le sacrifice des deux militaires putschistes pour le sauvetage indicible  de Blaise Compaoré n’était pas les termes d’entente entre les présidents ivoirien et burkinabé respectivement Alassane Dramane Ouattara et Rock Christian Marc Kaboré lors du récemment sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba.

Aussi, peut-on supposer que les deux présidents ont voulu ainsi résoudre la problématique de l’implication de l’implication du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro dans la tentative de coup d’Etat dirigé par le général Gilbert Diendéré contre la transition de Michel Kafando ?

Tout compte fait, il convient de se rassurer que la naturalisation de Blaise ivoirien ne saurait primer sur un besoin de justice qu’il faut rendre au peuple du Burkina. C’est dire que Blaise doit être extradé sans délai au Burkina pour répondre de ses actes. Alassane doit savoir qu’il prépare ainsi toutes les conditions pour une guerre éventuelle entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Vouloir sauver Blaise par cet acte de naturalisation est une farce politique à laquelle le nouveau président burkinabé ne doit prendre part pour le respect qu’il doit à son pays et au peuple ivoirien.

Il faut faire vite pour extrader le sanguinaire Blaise et cesser d’amuser la galerie. Cela est d’autant indispensable que la décence existe même en politique.

Fodé KEITA

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