Laurent Bigot est un ancien diplomate français, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest, renvoyé du Quai d’Orsay après avoir publiquement prédit l’effondrement du régime Compaoré et aujourd’hui à la tête du cabinet de consultance Gaskiya. Il estime que le processus électoral burkinabé excluant des candidats sous prétexte qu’ils ont servi l’ancien régime de Blaise Compaoré constitue la principale erreur d’une transition critiquée.
Comment analysez-vous ce coup d’Etat ?
Quand les militaires reprennent la main, ce n’est jamais bon signe. Si on se fie aux premières annonces, le Conseil national de la démocratie (CND) annonce dans son projet la tenue d’élections inclusives. On comprend donc bien que l’exclusion par les organes de transition d’un certain nombre de candidats aux législatives et à la présidentielle a fourni un prétexte au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) pour intervenir. Reste à voir si ces motivations sont sincères. L’exclusion de plusieurs candidats aux législatives et de deux candidats à la présidentielle dont Djibrill Bassolé, l’ancien ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré, ne pouvait que mener à la catastrophe. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme. Nombreux sont ceux qui pointaient une transition dévoyée. Elle a déraillé brutalement.
Dés le début, elle a fait fausse route. Sa volonté et son acharnement à exclure des hommes politiques ayant servi sous Blaise Compaoré ont fini par la discréditer et par biaiser cette phase politique cruciale pour l’avenir du pays. Avoir servi l’ancien régime n’est pas un crime. Par conséquent, ce motif n’était pas valable pour interdire des candidats de se présenter. Mais les responsables de la transition se sont arc-boutés, quitte à aller contre la décision de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a invalidé en juillet le nouveau code électoral. La communauté internationale n’a pas réagi et est restée silencieuse, à commencer par la France qui ne prend plus de positions diplomatiques sur le plan des valeurs et des principes démocratiques. Elle ne l’a jamais fait tout du long de la crise burkinabé. C’est dommage.
Comment interprétez-vous la nomination de Gilbert Diendéré à la présidence du Conseil national de démocratie ?
C’est indéniablement l’homme fort du Burkina Faso. Ancien chef d’état-major et bras droit de Blaise Compaoré, il est dans les coulisses du pouvoir depuis des décennies, sous Blaise Compaoré comme durant la transition. Sa prise de pouvoir par les armes est condamnable. Reste à voir comment il va gérer la suite. Mais pour le moment, il prétend avoir agi pour éviter que le Burkina Faso s’enlise et se divise, à l’aube des élections. Il faut juger sur acte et non sur la parole ou selon la réputation. On va le savoir très vite.
Quelles issues envisagez-vous ?
Tous les scénarios sont possibles. Ce coup d’Etat ira-t-il au bout ? Il est trop tôt pour le dire. Je crois qu’il y avait une véritable défiance populaire vis-à-vis de la transition. La saisie de 5 000 fausses cartes d’électeurs en septembre avait encore un peu plus contribué à renforcer ce sentiment à l’égard de la transition et plus généralement à l’égard de la classe politique. Je note que les leaders de partis politiques en lice pour la présidentielle ont été étrangement silencieux durant la révolution menée par le peuple qui a renversé Blaise Compaoré. Je les ai par ailleurs trouvés particulièrement silencieux ces derniers jours et durant ce coup d’Etat. Ils s’arrangeaient parfaitement de l’exclusion d’un certain nombre de candidats. Or, ils réclament aujourd’hui la tenue d’élections libres et transparentes. Il faudrait qu’ils soient cohérents dans leurs lignes et dans leurs discours. Ils paient aussi le prix fort de leurs errements. Quand on est démocrate, on fait confiance au peuple pour trancher.
Quid de l’impact régional de ce coup d’Etat ?
C’est une nouvelle fragilisation de la sous-région. Plusieurs pays limitrophes organisent des élections présidentielles dans les prochains mois : la Côte d’Ivoire en octobre, le Niger en février 2016. Et le Mali est toujours un Etat coupé en deux. Ce qui se passe au Burkina risque de renforcer l’instabilité d’une région qui n’en avait pas besoin.
Je suis plutôt curieux de voir comment les organisations sous-régionales et la communauté internationale vont gérer le coup d’état au Burkina ! La CEDEAO et l’UEMOA se sont acharnées, avec l’aide de quelques Maliens influents, à appliquer un embargo sur le Mali, suite au coup d’état de la bande à Amadou Aya Sanogo. Je ne vois pas encore la même ardeur dans le cas du Burkina. Même que certains commentaires tendent à justifier le coup d’état contre la Transition burkinabé ! Comme quoi, il y a encore des bons coups d’état ! Le Peuple souverain du Burkina s’est soulevé pour renverser Blaise Compaoré et l’on veut qu’en moins d’un an ce même Peuple accepte de voir se présenter aux élections ceux-là qu’ils considèrent comme les bourreaux de leur pays ! Imaginez qu’en France, en 1946, on autorise des collabos des Nazis à se présenter à des élections ! Mais, …. comme c’est l’Afrique, on nous demande l’impossible !
C’est une analyse instructive et bien cohérente à la situation burkinabé. Mais on ne doit pas aussi oublié que le coup d’Etat est toujours un recul pour le pays. Tout en sachant cela, nos forces militaires sont en train d’ancrer cette pratique comme moyen de résolution des situations mitigées à la tête des pays africains.
Les militaires ne sont jamais détenteurs de pouvoir ou on ne parle pas de démocratie dans ce cas. Ce sera une sorte de totalitarisme aiguë
En mettant brusquement une fin à la transition en cours, le RSP dirigé par celui que l’on appelle couramment homme de l’ombre, le Grl Gilbert Diendéré, le BFaso vient de renouer une fois de plus avec ses vieux démons de « putschisme ». Tour de prestidigitation métaphysique sans pareil ! Quand le treillis se mêle de la politique, la rue, la masse populaire, le peuple voire sa démocratie renoncent à leur prétention. Or le destin du BFaso se joue désormais dans cette pitoyable comédie de bonneteau ontologique dont le RSP joue le jeu et le vit à un haut niveau! En effet, pour comprendre le phénomène, il faut remonter dans l’histoire des coups d’Etats dans ce pays, qui, sans l’air de rien, devient le pays de la sous région, avec la Mauritanie, ayant opéré le plus grand nombre de coup de force civile (2) et simplement militaire (4) :
1- Janvier 1966 : Maurice Yaméogo est renversé par une manifestation pacifique organisée par les forces vives de la nation, elles même dirigées par les syndicats, la chefferie dite traditionnelle et le clergé…
2- 25 Nov. 1980: Le Col. Saye, Ministre des Affaires Etrangères, renverse par un coup d’État militaire son Président Aboubacar Sangoulé Lamizana…
3- Août 1983 : Cpt. Thomas Sankara, Premier ministre, et accompagné de B. Compaoré, J. Baptiste B. Lingani et H. Zongo, G. Diendéré, renverse par un coup d’Etat militaire le Président Saye Zerbo…
4- 15 Nov.1987: Cpt. Blaise Compaoré renverse à son tour par un coup d’Etat militaire T. Sankara, coup dirigé par G. Diendéré…
5- Déc.2014 : Manifestations organisées par les forces vives de la nation dirigées par les syndicats et partis politiques chassent B. Compaoré du pouvoir…
6- Sept.2015 : Grl. Gilbert Diendéré destitue par un coup militaire les autorités de la transition…
Ce récent coup, qui nous intéresse, est loin d’être anodin tant par son acteur et le rôle de celui-ci, parce qu’ayant participé directement ou indirectement dans trois coups d’Etat dans ce pays. Le paradoxe qu’il a conjugué, celui de militariser le régime tout en tenant l’armée en laisse. Le RSP, sous la direction de G. Diendéré, est demeuré longtemps une armée entièrement à part, avec des règles de fonctionnement et de hiérarchie inconnues dans une armée ordinaire. La confiance du boss primait le grade, et l’appartenance au RSP donnait tous les droits, y compris celui de tancer des gradés. Les implications du Régiment dans bien de d’assassinats, du journaliste N. Zongo par ex, de séquestrations comme Norbert Tiendrébeogo (Pdt. Front des Forces Sociales) ou d’autres disparitions comme celles de J-B. Lingani, Henri Zongo, Sergent Moussa Kaboré (suicide en prison), démontrent sans aucune ambigüité une certaine preuve du caractère d’impunité et froid inné à ce corps, qui brutalise toujours les consciences populaires!
La brutalité qu’elle confirme avec cette nouvelle rupture brusque de l’ordre institutionnel a-t-elle cette fois ci dépassée le Rubicon ? Jusqu’à quand le peuple du Faso se relèvera de ce coup de massue sur la tête ? Rien n’est moins sûr au vu et au su de la détermination des nouveaux acteurs, de leur chasse poursuite et intimidation contre de la population.
Tout compte fait, les évènements actuels au Pays des Hommes Intègres rappellent un déjà-vu dans l’histoire de ce pays, lorsque toute l’Afrique et en particulier le BFaso assistaient, comme au Mali de 1991-2012, à la jetée de l’enfant avec l’eau du bain puisée dans la référence Sankariste de 1983.
Rien ne justifie in coup d’état , mais j’avoue que j’ai pas ete surpris.
Une trasition aussi courte que celle-la devrait savoir limiter ses priorites et focaliser ses efforts sur l’essentiel qui etait d’organiser les elections ouvertes a tous dans la neutralite.
Il fallait avoir le courage de dire a certains d’attendre le nouveau president et son gouvernement pour la rehabilitation de Sankara et les poursuites judicieres pour sa mort. Dire la meme chose concernant le defunt regime de Compaore. Il ne fallait pas aussi exclure une bonne frange de la population et leurs leaders du processus democratique. Ils sont bourkinabes aussi. On se rappelle bien qu’au Mali un certain Chogeul Maiga a rebaptise le parti UDPM de Moussa Traore pour aller aux elections 1992. Mais le peuple a tranche dans ce cas et peuple bourkinabe allait trancher cette fois-ci.
Rappelez-vous encore qu’au Mali le regime extremement populaire d’IBK Premier a vite compris que les poursuites judicieres contre ATT, l’ami inseparable, de jour comme de nuit de son Excellence Sankingba n’etait pas une priorite.
NB: j’ai remue une cloue dans la plaie de Sankingba. Vive la republique.
Mon frère un coup d’état n’a pas de différence qu’une rébellion par des armes soutenu par la France au
Mali
Tu as raison mon cher, tous ces deux phénomènes sont finement organisés depuis l’occident. En plus, le coup d’état et le rébellion nuit gravement à l’épanouissement d’un pays. Si la majeure partie des pays d’Afrique n’ont pas de chiffres réconfortants sur la scène internationale, c’est parce que ces 2 maux d’État sont devenus la manière de résolution dans le continent.
Nous disons et rappelons la vérité fait mal aux malhonnêtes et les met hors d’eux mais apaise et rend heureux les honnêtes
Nous disons et rappelons ce n’était point 1erreur d’exclure des candidats compromis dans des crimes de toutes sortes économiques assassinats etc.
Nous disons et rappelons pendant plus de 20 ans de pouvoir ce qu’ils n’ont pas fait pour le peuple Bukinabé ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont le faire ou qu’ils allaient le faire
Nous disons et rappelons le 17 septembre 2015 devait être publiés les résultats de l’enquête sur l’assassinat de Sankara Et
Nous disons et rappelons tout le monde sait avec 1brin d’honnêteté même les tarés idiots de naissance et ceux qui refusent de connaitre la vérité d’1chose pour des raisons primaires primitives égoïstes partisanes que ce lettré mutant burkinabé homme en armes général tueur de ses amis et de civiles aux mains nues est fortement impliqué dans ce crime odieux Il lui fallait par tous les moyens empêcher cette publication voir maintenant modifier son contenu
Nous disons et rappelons les lettrés mutants burkinabés à l’instar de leurs homologues lettrés mutants africains font du pouvoir que leurs peuples leur confient pour 1lapse de temps 1pouvoir héritage et ils sont toujours encouragés en cela par leurs collègues de l’UA ou Union des Assoifés du pourvoir héritage de la bouffe des deniers publics et dons finacierss des soit disant amis ennemis les Autres de l’Afrique qui préfèrent avoir à faire à eux que d’avoir en face d’eux des lettrés africains honnêtes fiers ayant 1mour profond pour leur Afrique dans cette compétition mondiale éconmico-politico-militaire religieuse où tousles coups sont permis sans aucun état d’âme
Nous disons et rappelons donc l’UA et les soit disant amis ennemis les Autres du Burkina vont donc maintenir au pouvoir le lettré mutant homme en armes général tueur des ses amis et civiles aux mains nues tels ils l’ont fait au Togo au Cameroun en Algérie en Egypte au Burundi et tels il vont le faire au Congo en RdC etc
Nous disons et rappelons ainsi va la Pauvre Afrique Mutée des lettrés mutants africains avec son UA et ses soit disant amis ennemis les Autres
On ne peut point défendre un état mal géré
Pas forcement!!!!!! Rien ne justifie un coup d´etat surtout quand le Gouvernement en place est entrain de s´activer a mettre les institutions en place.
Comme une malédiction originelle chez certains nègres ? Encore une fois une bande d’orduriers de godillots qui refont surface dans l’arène politique, aucun prétexte fallacieux ici ne saurait justifier cette immixtion barbare de la horde de délinquants ayant pignon sur rue actuellement à Ouaga , ce sursaut absurde est comparable à une attitude de fauves déchaînés d’un zoo bravant l’enclos pour sautiller sur leur propre dompteur et éleveur , mais où serait passée la frange républicaine des forces armées et de sécurité du Faso , pour rallier la masse populaire afin de mâter cette chienlit d’une autre époque ? je jure que les jours sont comptés pour cette racaille malpropre et dingue !
Quelle ignominie et culot ? Ce Djindéré exécuteur de basses besognes , doit savoir que sa destination finale serait un four crématoire ,nous faisons confiance à la bravoure téméraire de ce vaillant peuple du Faso , qui ne tardera pas à faire main basse sur lui et sa clique ! mériterait que le four crématoire , au cas oon fera main basses
Cet ancien diplomate me plait pour ses analyses décomplexées! Honnêtement, les autorités de la transition burkinabée m’ont deçu! Ils n’ont pas été à la hauteur de l’évenèvement et se sont mis au service d’une classe politique qui trompait le peuple burkinabé. La pédagogie à manqué à leur démarche et voilà le résultat! J’en ai parlé à certains amis burkinabés, les autorités de la transition sont entrain de dévier en excluant systématiquement les anciens serviteurs de l’Etat. Ils devraient comprendre que servir un régime dans une fonction constitutionnelle, c’est servir l’Etat et non un Homme. Dans l’exercice de la fonction d’Etat, la personne peut commettre des erreurs ou des fautes. Le traitement des eurreurs ou des fautes comises dans l’exercice de la fonction d’Etat revient à la justice et non à groupe de rencuneux. Pourquoi ne pas laisser le pueple trancher sur qui doit être leur Président, députés, ou maires? Autrement, quand on en fait une analyse décomplexée, quelle était la base juridique des autorités de la transition au Burkina FASO, le pays des Hommes Intègres? Si cette base juridique n’est pas prouvée, qu’est ce qui les différencient des pustistes?
J’espère qu’on permettra à ces nouveaux pustistes de régulariser la situation en organisant rapidement les élections.
Saluts!
Tout ça fait penser à l’Egypte, l’armée ne veut pas quitter le pour et retourner aux casernes.
Ils faut bien qu’ils comprennent que le rôle de l’armée c’est la défense du l’état et non sa gestion politique.
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