Le 31 octobre dernier le peuple du Burkina Faso a remporté une victoire éclatante et surprenante, de par sa rapidité, sur la dictature militaro-civile de Blaise Compaoré après 27 années de pouvoir absolu. Depuis lors, une confusion règne au sommet de l’Etat Burkinabè. Il y eut d’abord un tiraillement entre deux Généraux avant qu’un Lieutenant-Colonel ne fasse irruption pour s’autoproclamer « chef de la transition » ouverte. Légitimement l’opposition politique et une bonne frange de la société civile ne l’entendent de cette oreille. Le Burkina Faso est de ce fait plongé dans une dangereuse zone de turbulences à l’issue plus qu’incertaine.
La situation ressemble un peu à cette histoire où “une grenouille voulait se faire plus grosse que la vache”. Zida peut-il résister un cyclone qui a déjà emporté son mentor et maître Blaise Compaoré ? Pas si sûr lorsqu’on analyse la puissance des vents contestataires qui ont soufflé sur Ouagadougou et les grandes villes du Burkina Faso en milieu et fin de semaine dernière.
Cependant, après avoir contraint le général Lougué Kouamé à faire profil bas et raisonner l’autre général Nabéré Traoré, de surcroit chef d’état-major général des armées (CMA), le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida, Commandant en second de la garde présidentielle sous Blaise Compaoré, sort d’on ne sait où, pour venir s’autoproclamer “n°1” d’une transition durement acquise dans le sang par les populations.
Une transition à laquelle il n’aura contribué que lorsque le vent avait déjà tourné à tous points de vue en faveur des Révolutionnaires. Par quelles subterfuges et moyens de pression est-il parvenu à damer le pion à ses deux supérieurs en grade ? L’histoire élucidera probablement cet épisode à temps opportun.
Tout compte fait, on est en face ici d’une pure forfaiture et une usurpation inacceptable de la légitimité du combat du peuple. Ce qui en rajoute encore à l’ignominie de l’acte que voudraient poser la hiérarchie militaire du Burkina Faso. Aujourd’hui, il reste admis qu’il ne saurait avoir une autre alternative à l’instauration d’un pouvoir civil à Ouagadougou. Ni le peuple burkinabè, ni la communauté internationale ne semblent disposer à s’en accommoder, encore moins l’accepter.
Alors, le lieutenant-colonel Zida Yacouba Isaac a tout intérêt à s’inspirer des exemples récents en Afrique de tous ceux-là qui ont voulu confisquer les fruits d’une victoire conquise de hautes luttes par le peuple. Dadis Camara est exilé forcé à quelques pas de son QG actuel à Ouaga là-bas.
Le capitaine-généralissime Amadou H. Sanogo du Mali aurait pour compagnons désormais les cafards, les serpents et autres punaises dans son isolement à Sélingué, etc. L’histoire est faite pour qu’on en tire les leçons. En tout cas pour ceux d’entre-nous qui sont menus de cerveaux capables de réfléchir, d’analyser et de raisonner soit de façon objectif ou réaliste.
Les autorités “auto-proclamées” ont engagé depuis 72 heures des séances de concertations et de consultations azimuts avec l’opposition politique et la société civile d’une part et les représentants de la communauté internationale, d’autre part, avec l’UA comme Chef de file.
Il y a lieu d’espérer que tous ces acteurs et partenaires dans la gestion de la crise ouverte au Burkina Faso, puissent ramener la soldatesque à la raison afin qu’elle accepte de se mettre sous l’autorité d’un pouvoir civil conquis par une insurrection civile. Sinon, l’histoire risque de se répéter encore une fois en Afrique de l’Ouest. Ne dit-on pas qu’il n’y a jamais deux sans trois !
D’abord Dadis Camara en Guinée. Ensuite, Amadou Haya Sanogo au Mali. Et aujourd’hui… peut-être Yacouba Isaac Zida au Burkina Faso ! Les heures et jours à venir nous édifieront certainement si le Burkina Faso va suivre l’exemple de ses 2 voisins immédiats (Guinée, Mali) ou celui de la Tunisie.
B.Sidibé
Compaore c,est un Grande criminelle en Afrique il n,est cas alle on veut plus voire
Un gros lâche qui sort ses couilles moles après que le peuple ait abattu le tyran. Je n’arrive pas à croire que certains militaires même s’ils sont cons peut ils penser se hisser par la force ou les armes à la tête d’un état en ce 21ème siècle. Quelle illusion !!!
Mon cher ka-je.be@gmail.com ne savez vous pas que Isaac Zida, autoproclamé Chef de l’Etat est sous la bénédiction du général Djindjiré pour préserver les intérêts des proches de Blaise? En pareilles circonstances, la guerre des “étoiles” fait surface lorsque le pylône central s’écroule. Il n’ya aucune différence entre Blaise Compaoré et Djindjiré (le sbire du régime). Ce qui les différenciait de Thomas, c’était l’origine de leur formation. Thomas est le fruit de l’académie militaire de Madagascar sous Didier Rasirak. Cette école avec ses instructeurs cubains, est le prolongement de l’académie de la Havane (Cuba). Quant à Blaise, il est le fruit de l’académie royale de Meknès (Maroc) donc proche de l’Occident. Les deux jeunes officiers sympathisent à leur promotion au grade de sous-lieutenant en 1973 et vont créer l’académie militaire de Kadiogo pour venger la bataille de Selba, près de Douna, dans l’arrondissement de Mondoro. VIVE LA REPUBLIQUE.
Pendant la guerre de Noel, un jeune sous officier va se distinguer avec zèle dans la propagande de la révolution. Charger de convoyer la logistique au front, il sera victime d’un accident. Son engagement envers la révolution et de la soif de vengeance, lui vaudra tous les honneurs de Thomas Sankara qui pour l’immortaliser, rebaptisera l’Académie militaire à son nom (Académie Georges Namano) et Djingjiré en fut l’un des Directeurs. Cette académie dans son concept devrait venger le Burkina après la grande destruction causée par l’armée malienne. D’où la logique de l’aversion de Blaise envers le Mali. Djindjiré a longtemps assumé avec les charges du Commandant du Bataillon Para de Pô. Durant le règne de Blaise, il va se faire entourer de jeunes qui lui voueront un respect frôlant l’idolâtrie. Placide d’apparence mais extrêmement dangereux, Djindjiré va s’imposer dans l’armée comme le Capitaine de bord du bateau. VIVE LA REPUBLIQUE.
Discret et rancunier, Blaise ne prenait jamais de décision sans consulter Djindjiré. Les autres hauts gradés nommés étaient sous surveillance constante et tous le craignaient. Un officier proche de lui en avait cure des plus hauts gradés de l’armée (fussent les généraux). C’est justement ce qui reflète l’ascension du Lieutenant Colonel Isacc Zida sous la barbe des généraux qui n’étaient en réalité que des hommes corvéables et taillables. C’est bien Djidjiré qui tient les rennes du pouvoir après Blaise mais la rue en décidera. VIVE LA REPUBLIQUE.
Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir, le 15 octobre 1987, en renversant et en assassinat son prédécesseur, l’anti-impérialiste Thomas Sankara. Ce dernier était un des leaders du Mouvement des non-alignés, réputé pour son mode de vie frugal et sa défense des opprimés. Le coup d’État avait été préparé par la France, alors gouvernée en cohabitation par François Mitterrand et Jacques Chirac.
Durant ses 27 années de pouvoir, Blaise Campaoré a soutenu les opérations néo-coloniales françaises et parfois états-uniennes en Angola, au Libéria, en Sierra Leone, au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire.
Avec l’aide de la France, il a été exfiltré et s’est réfugié en Côte d’Ivoire dont il détient la nationalité par son mariage. Cependant, il a joué un rôle central dans la déstabilisation du président ivoirien Laurent Gbagbo (qui s’était retourné contre les États-Unis) et a légitimé son successeur Alessane Ouattara lorsqu’il fut imposé par les Forces françaises.
À l’époque, l’ancienne Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Louise Arbour, déclarait : « M. Compaoré, qui a été militaire, meneur d’un coup d’État et parrain politique de Charles Taylor, n’est pas l’homme le plus fiable pour prêcher la démocratie et [favoriser] le pouvoir civil ».
Après la démission du président Campaoré, le chef d’état-major des armées, le général Honoré Traoré, annonce, le 31 octobre, qu’il assumera la transition durant les douze mois à venir. Cependant, le lendemain, 1er novembre, il cède sa place au lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, sur pression des États-Unis.
En 2012, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida a suivi une formation contre-terroriste à la base aérienne de MacDill (Floride) et une formation de renseignement militaire dispensée par le Pentagone au Bostwana.
C’est également en 2012 que les États-Unis organisaient un coup d’État au Mali, cinq semaines avant l’élection présidentielle et alors que le président ne se représentait pas. Le capitaine Amadou Sanogo, qui avait comme le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida suivi des formations militaires états-uniennes, cédait bientôt la place à un des candidats à l’élection présidentielle sans que celle-ci ait eu lieu. Le nouveau président Dioncounda Traore était légitimé par son collègue ivoirien, Alessane Ouattara, …puis il appelait à une intervention militaire française dans son pays.
Alors que la loi états-unienne impose à l’exécutif de sanctionner tout gouvernement issu d’un coup d’État militaire, le département d’État US a salué l’arrivée au pouvoir du lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida et lui a demandé d’installer au plus tôt un gouvernement civil.
ka-je-be, vous semblez reprocher à Mr B.Sidibe sa responsabilité par rapport à un extrait de son article. Cette responsabilité ne se limite pas qu’au seul extrait, mais bien à tout l’article. Ce sont des faits ou tout au moins des constats découlant de l’analyse personnelle que l’auteur fait de la situation au BF. C’était donc à vous d’être “un peu plus sérieux” en apportant des arguments qui contrastent avec l’analyse de mr B.sidibe. Sinon, le reste de votre texte ne dément en rien ce que dit mr le journaliste à quelques nuances près. D’ailleurs vous aussi vous affirmez des choses dont vous n’êtes surement pas en mesure d’en apporter la preuve : “coup d’état prémédité”, “accusation de complicité contre le président français dans un coup d’état avorté”, etc. Autant d’accusations plus ou moins graves que ce que dit mr b.sidibe. C’est bien d’être un bon grimpeur, mais faudrait-il s’assurer au moins que son pantalon n’est pas troué!
” Par quelles subterfuges et moyens de pression est-il parvenu à damer le pion à ses deux supérieurs en grade ? L’histoire élucidera probablement cet épisode à temps opportun. ” .
MR B.Sidibé, SOYEZ UN PEU SÉRIEUX, EN ÉCRIVANT CET ARTICLE VOUS PRENEZ UNE RESPONSABILITÉ, UN ENGAGEMENT.
Burkina Faso : Une révolution et deux coups d’état en deux jours. Qui dit mieux ?
Une révolution d’un jour qui, étant donné la situation stratégique du pays, appelle tous les extincteurs extérieurs qui circonscrivent l’incendie en poussant au départ le désormais ex président. Tout en procédant à son exfiltration chez un autre sous gendarme de la région, l’ami Alassane Ouattara, un coup d’état est organisé avec le chef d’état-major des armées, le général Traoré, ami de la France. C’est que, dans un pays comme le Burkina Faso, qui abrite une base militaire française et ayant une coopération militaire très étroite avec la France, la nomination du chef d’état-major des armées est un acte politique appelant un consensus.
En regardant de près ce premier coup d’état, on croit retrouver l’empreinte que François Hollande imprime habituellement à toutes ses actions. Un pas en avant, deux pas en arrière ; j’y vais-t-y, j’y vais-t-y pas ; J’y vais à reculons, etc. Et, de fait, après un timide communiqué annonçant qu’il prenait le pouvoir, écartant du coup un autre général à la retraite adoubé par les manifestants, le général Traoré s’est fait souffler son fauteuil avant même de s’y être installé par un jeune lieutenant-colonel, Isaac Zida, qui lui, s’est déplacé devant les manifestants pour annoncer son coup d’état. Ce deuxième coup d’état semblait mieux organisé, s’appuyant sur la société civile, avec un discours se voulant consensuel. Il est difficile de croire que ce deuxième coup d’état ait été improvisé.
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