Christophe Dabiré a été nommé, le lundi 22 janvier 2019, Premier ministre du Burkina Faso par le président Roch Kaboré. Il remplace Paul Kaba.
Titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Sciences Economiques et d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Administration des Entreprises, Christophe Joseph Marie Dabiré est un économiste de formation, spécialisé en planification de développement et en gestion des entreprises avec trente-deux ans d’expérience dans la haute administration du Burkina Faso. Ancien ministre de la santé (92-97), puis des enseignements secondaires et supérieurs (97-2000) sous le régime de l’ancien chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Par la suite, il fut élu député et durant deux mandats, de 1997-2002 puis de 2002-2007, il siégea au Parlement où il fut d’ailleurs président de la commission Finances et budget de cette législature. A partir de 2010, il rejoint l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), comme commissaire en charge du marché régional et de l’intégration durant une décennie. Pendant dix ans, M. Dabiré était à la tête du département du marché régional, du commerce, de la concurrence et de la coopération (DMRC). Originaire de Wizin, village situé à l’Est de Dissin dans la région du Sud-Ouest, le premier ministre 71 ans, est commandeur de l’ordre national, marié et père de trois enfant. Les défis qui attendent le nouveau Premier ministre sont nombreux.
Défis sécuritaire, économique, social…
Sa nomination intervient dans un contexte social et sécuritaire tendu il aura fort à faire à la tête du gouvernement. Il prend donc les rênes du gouvernement, à un moment où le dialogue social, la relance économique et les défis sécuritaires s’imposent comme des challenges.
En effet, depuis l’élection de Kaboré en novembre 2015, la question sécuritaire a rapidement été primordiale avec la première attaque jihadiste à Ouagadougou (30 morts), peu après sa nomination. Les attaques, présentes dans le nord du pays début 2015, se sont étendues à une large partie du territoire, devenant de plus en plus fréquentes et meurtrières. Donc l’une des priorités pour le successeur de Paul Kaba Thiéba reste la restauration de l’autorité de l’Etat et la lutte contre le terrorisme. Le pays est confronté à une de ses plus graves crises sécuritaire. De son histoire. De Yirgou dans la région de Kaya à Orodara dans le Kénédougou en passant par Nafona dans la Comoé, le Burkina fait face depuis un moment, à une recrudescence d’actes d’incivisme qui endeuillent les familles. Jamais l’autorité de l’Etat n’a été autant bafouée! Dans les régions du Nord, du Sahel, de l’Est et dans la Boucle du Mouhoun, plusieurs écoles, primaires comme secondaires, sont fermées à cause de la menace terroriste qui persiste.
Outre cela ; le Burkina fait face à une crise économique et sociale d’ampleur dans un contexte d’explosion de la masse salariale – qui a bondi de 334,36 milliards de francs CFA en 2013 à plus de 700 milliards de F CFA l’an dernier -, le gouvernement de Christophe Dabiré devra également relancer l’économie et maîtriser l’équilibre budget. À commencer par l’investissement public, qui accuse une baisse de 5% à 258,725 milliards de F CFA dans le budget 2019. Christophe Dabiré est aussi attendu est aussi attendu sur le chantier de l’intégration sous-régional. C’est donc dire que le nouveau Premier ministre n’aura pas de répit.
Mémé Sanogo