Burkina Faso: Isaac Zida annonce un gouvernement d’ici trois jours

0
Burkina Faso: situation toujours confuse et intenses tractations
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, lors d’une rencontre avec des représentants de l’opposition burkinabè, le 2 novembre 2014 à Ouagadougou.
REUTERS/Joe Penney

Au Burkina Faso, lundi dernier, les militaires ont bien rendu la présidence du pays aux civils en confiant les rênes de la transition à Michel Kafando. Mais l’armée reste bien présente au plus haut niveau de l’Etat en la personne du lieutenant-colonel Zida nommé Premier ministre. En quelques jours, Isaac Zida s’est clairement imposé comme un homme d’Etat. Reste à savoir si maintenant il saura incarner la fonction de Premier ministre.

Devenir Premier ministre est un exercice complexe pour ce militaire de carrière. S’il a gardé treillis et béret rouge, l’homme cherche à changer son image, à convaincre. Désormais, il ne faut plus dire « Lieutenant-colonel », mais « Monsieur Yacouba Isaac Zida ». Loin des grandes envolées entendues lors de la signature de la charte dimanche 16 novembre, le ton aussi a changé. Posé, concentré, le Premier ministre s’exprime désormais avec sobriété : « Nous allons œuvrer en toute humilité. Le gouvernement aura la lourde tâche de poser les jalons d’une transition apaisée, avec un objectif : organiser des élections libres et transparentes. »

Isaac Zida, qui n’a pas adressé de message aux membres de l’ancien régime de Blaise Compaoré, a par contre parlé à tous les sceptiques qui tiquent de voir un militaire à la primature. Un appel à travailler main dans la main : « J’appelle l’ensemble de la communauté nationale, la communauté internationale, à nous accompagner sans a priori. »

Après quinze jours de sprint, le tempo va sans doute ralentir. Le chronogramme prévoyait une annonce du gouvernement ce jeudi. Le Premier ministre Isaac Zida a indiqué qu’elle aurait lieu d’ici 72 heures. La rue, quant à elle, ne va pas donner un chèque à blanc au duo civil et militaire, Michel Kafando et Issac Zida. « Maintenant, nous allons les juger sur les actes à venir, a expliqué un jeune commerçant. Ce n’est pas l’armée qui a la force, c’est le peuple. »

Par RFI

Commentaires via Facebook :