L’on rappelle à nos lectrices et à nos lecteurs que sous la pression de la rue en fin octobre 2014, le capitaine Blaise Compaoré a abandonné le trône auquel il s’était accroché contre vents et marrées et cela pendant 27 ans de règne sans partage. Pendant 27 longues années, le peuple travailleur du Faso a vécu dans sa chair et dans sa conscience les affres du régime sanguinaire et autocratique de Blaise Compaoré. 27 ans durant, il a croupi sous la férule débonnaire de la dictature rampante camouflée par le démocratisme béat dont s’était servi l’homme, l’impitoyable assassin du capitaine Thomas Sankara.
On peut simplement dire à ce niveau que Compaoré a régné par le fer et par le sang du peuple burkinabè. D’autre part, au compte des crimes commis par Blaise, il y a qu’il a largement joué le rôle de punaise du défunt président ivoirien Félix Houphouët Boigny au grand bénéfice de l’Occident capitaliste et aux dépens des intérêts fondamentaux des peuples africains. C’est en reconnaissance de ce loyal service à la France que François Hollande a tout mis en œuvre pour extirper Blaise du territoire burkinabè.
La décente en politique avait pu conduire le président français à reconnaitre devant l’histoire que, comme toujours, la France a commise une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. Du coup, il a foulé au pied cette souveraineté et insulté par la même occasion l’honneur et la dignité du peuple du Burkina Faso. Nul doute donc qu’hier comme aujourd’hui, en faisant allégeance à un criminel comme Blaise, la France a encore trempé ses mains dans le sang des peuples d’Afrique. Blaise a eu la vie sauve aux dépens d’une trentaine de citoyens burkinabè tués pour avoir dit non à la modification de l’article 37 de la Constitution du pays des Hommes intègres.
Dès les premières heures de la chute du Monsieur Afrique/France, la problématique de sa succession s’est posée avec acuité : Des militaires et/ou des civils, qui assureront la gestion des affaires du Faso durant la période transitoire qui s’achèvera par la mise en place des institutions de la République. Déjà, le lendemain de la «démission» de Blaise, les spéculations ont repris leurs vieilles habitudes.
Pendant que les opposants à la modification de l’article 37 de la Constitution lançaient leurs premiers cris de joie de la victoire, les militaires se disputaient déjà pour le fauteuil de président de la transition. C’est ainsi que pour bien de manifestants ayant conduit Blaise à démissionner, il n’a y a pas de doute, c’est le général Kouamé Lougué, mise à la retraite par Blaise qui doit assurer la transition.
D’autres tablaient sur Mme Scérémé, une icône de la contestation pour assurer la gestion du pays pendant la période de transition. A la surprise de bien de burkinabè, c’est le lieutenant-colonel Zida qui s’est proclamé chef de la transition. Du coup, il a affirmé qu’il ne saurait tolérer le désordre, l’anarchie. A la veille de cette déclaration, le général Honoré Traoré était passé sur les antennes de la radio du Burkina qu’il assumera désormais la gestion des affaires jusqu’aux nouvelles élections.
Rappelons que Zida n’était autre qu’un bras droit du capitaine Blaise. D’autres proches de la question ont laissé entendre que Isaac Zida était l’adjoint à Gilbert Djindiéré, le parapluie de Compaoré. Si c’est bien le cas, on peut simplement noter que c’est la tête de Blaise qui a disparu des radars de la politique burkinabè pour mieux diriger les affaires. Ce serait là une grosse illusion pour Zida de penser un seul instant qu’il pourra volé au peuple sa victoire conquise de haute lutte au prix du sang de paisibles citoyens du Faso.
De son côté, le syndicat des chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné aux militaires juste deux semaines pour remettre le pouvoir aux civils, faute de quoi, les sanctions, dit-on vont pleuvoir. C’était le même son de cloche du côté des mentors occidentaux de Blaise.
Il faut simplement faire remarquer ici que les intérêts inavouables des maîtres d’Occident capitaliste. A ce niveau, le lieutenant-colonel Isaac Zida a donné à la CEDEAO, la réponse idoine, claire et précise qu’elle mérite. Il a laissé entendre à sa première conférence de presse que la préoccupation de la junte militaire n’est pas le délai de CEDEAO, mais bien plutôt comment ramener la paix au Faso. C’est dire qu’il ne s’occupe pas de la CEDEAO mais de son pays.
Même si le doute plane sur ses réelles intentions, force est de constater qu’il a donné au syndicat des chefs d’Etats de la sous-région ouest-africaine la réponse qu’il mérite. Cela est tout à fait exact quand on sait que sous le regard complice de ce syndicat, le Burkina a failli basculer dans la guerre de Compaoré de se maintenir aux affaires par tous les moyens. Cette même CEDEAO n’a pas de leçon de démocratie à donner au Burkina Faso.
L’on rappelle que par le truchement de Maliens en mal de crédibilité et qui voyaient leurs affaires partir en fumée qui ont fait appel à la CEDEAO pour imposer des sanctions au peuples malien comme l’embargo. Mais en se fondant sur les déclarations de Zida, on peut se rassurer que le Burkina ne tombera pas dans le piège de ce syndicat des chefs d’Etats de la CEDAO. Cet espoir est d’autant justifié que samedi le 8 novembre toutes les forces vives de la nation se sont retrouvées pour plancher sur la problématique de la paix au Faso.
Aux dernières nouvelles, les militaires auraient laissé le soin aux civils d’arrêter une plateforme consensuelle de la gestion de la période de transition au Burkina Faso. A cette rencontre, selon nos sources, n’ont pas pris part les représentants du parti de Blaise Compaoré, tombé le 31 octobre 2014.
En fait, sauf volonté d’insulter la mémoire de ceux des enfants du Burkina qui ont donné leur vie pour que Blaise parte, sinon le CDP n’a nulle raison de se faire inviter à ladite rencontre devant décidé de la gestion de la transition. Cela est d’autant exact que c’est bien ce parti qui a soutenu le choix apatride de Blaise de modifier l’article 37 de la Constitution pour se maintenir aux affaires. Lorsque les députés du parti «majoritaire» ont voulu forcer la légitimation de ladite modification, le peuple a compris qu’il fallait agir pour arrêter cette tragédie qui le guettait.
Un peu de décence aurait suffi à ces députés pour dire à Blaise qu’il était au soir de son pouvoir et qu’il lui fallait céder le passage à d’autres fils du pays. Au moment où nous mettions sous presse, la personnalité civile consensuelle n’a pas encore été trouvée. Cela pourrait-il servir de prétexte à l’armée pour se maintenir aux affaires et brouiller ainsi toutes les pistes pouvant conduire à l’arrestation et au jugement de Blaise Compaoré et complices pour les crimes de sang de vingt- sept (27) ans de gestion autocratique du bien commun à tous les Burkinabè ? Les civiles arriveront-ils à choisir un homme de consensus ou vont-ils s’enfermer dans des querelles de clocher ? En tout cas, une semaine après que Blaise ait quitté le palais, la problématique de l’instauration et de la garantie de la paix au Faso se pose toujours avec acuité.
Que Dieu sauve le Burkina Faso pour qu’enfin les assassins de ses enfants soient appelés à la barre avec chef de file Blaise Compaoré. Cela évitera au Burkina Faso de soigner la plaie sur du pus et de tomber dans le cas malien.
Fodé KEITA
Ne raconte pas de conneries personne n’a fait appel à la CEDEAO pour imposer des sanctions au Mali. Le cas du Mali est clair, c’est un coup d’état alors un coup d’état dans les textes de la CEDEAO est sanctionné d’office par un embargo. Eviter de raconter des bobards pour le plaisir d e vous faire acheter. A bon entendeur salut
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