Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a désigné son Premier ministre. Un décret présidentiel a été publié jeudi.
Cette nomination a surpris car c’est un homme bien peu connu du public. Albert Ouédraogo, le nouveau Premier ministre du Burkina, est un technocrate. Docteur en économie, il a enseigné plusieurs années à l’université de Ouagadougou, d’après son profil LinkedIn, avant de rejoindre le secteur privé. Il a notamment travaillé pour des cabinets d’audit et de conseil dont le prestigieux Deloitte, firme internationale britannique.
La biographie officielle publiée par la présidence insiste sur son expérience dans l’administration publique et ses capacités en gestion financière. Dès le jour de son investiture, le lieutenant-colonel Damiba a d’ailleurs ordonné un audit général des finances publiques.
« Il faut une vision pour le pays »
Avec cette nomination, le nouveau président du Burkina Faso maintient le cap qu’il s’était fixé : s’éloigner du champ politique et laisser les affaires courantes aux hommes de dossier. Un choix qui laisse toutefois certains perplexes. « L’avènement de la technocratie ne démarre pas aujourd’hui, parmi les Premiers ministres de Roch, deux sur trois étaient des technocrates et ils ont échoué », déclare un acteur de la société civile
« Il n’existe pas de nation sans politique. Il faut une vision pour le pays », critique de son côté un ancien membre de l’opposition. La composition du gouvernement est maintenant très attendue. La charte de transition, signée lundi, prévoit 25 portefeuilles.