Burkina: deux ans après le putsch manqué, les victimes demandent justice

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Le coup d'Etat manqué de septembre 2016 avait été imputé au Régiment de sécurité présidentielle, l'ancienne garde de Blaise Compaoré. © AFP/SIA KAMBOU

Au Burkina Faso, samedi 16 septembre, cela faisait deux ans que les populations se sont opposées à la tentative de coup d’Etat perpétrée par l’ancienne garde de Blaise Compaoré. Les manifestations avaient fait au moins quatorze morts et plus de 200 blessés. Membres du gouvernement, parents des victimes, populations se sont retrouvés au cimetière pour rendre hommage aux personnes tuées au cours de la résistance au putsch. Mais les questions de prise en charge et de justice se sont invitées au cours de la cérémonie.

Jean Sedego a perdu son fils au cours de la résistance au putsch manqué de septembre 2015. Il se sent abandonné depuis l’inhumation des victimes. « Rien n’est fait, pas de justice… Ils nous ont presque même oubliés. Il faut qu’on pense à nous, il faut que justice soit faite, insiste-t-il. Depuis qu’ils sont venus nous présenter leurs condoléances, personne ne passe voir ce qui se passe dans les familles. »

Deux après le coup d’Etat manqué, certains blessés traînent encore les stigmates de leur mal. Et pour Pahoulabou Victor, président de l’Union des martyrs et victimes, il faut que le gouvernement accélère les procédures de prise en charge. « La justice n’avance pas, tout le monde le constate. C’est pour ça que j’ai parlé de justice corrompue. Nous attendons qu’une justice soit rendue à nos martyrs. On a des gens qui continuent de marcher avec des balles dans le corps ; c’est quand même une honte pour notre nation », souligne-t-il.

Victime du coup d’Etat, René Bagoro, l’actuel ministre burkinabè de la Justice assure qu’aucun blessé ne sera oublié. « Nous avons demandé à l’association des parents des victimes et aux blessés de nous donner la liste exacte pour que nous puissions les prendre en charge. Ce qui est sûr, c’est qu’aucun blessé ne sera laissé de côté et qu’aucun parent de victime ne sera laissé de côté », assure-t-il.

Le ministre de la Justice souligne que le juge d’instruction a fini son travail et qu’il ne reste plus qu’à la Chambre de contrôle de tout vérifier et programmer le procès d’ici la fin de l’année.

 Par RFI Publié le 17-09-2017

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