Au Rwanda, la commission électorale a publié les résultats complets de l’élection présidentielle le samedi 5 août. Elle a confirmé la large victoire du président sortant Paul Kagamé qui a été réélu avec plus de 98 % des voix. Ses adversaires, le candidat indépendant Philippe Mpayimana et Frank Habineza, le président du Parti démocratique vert (opposition), ont tous deux recueilli moins de 1 % des voix. Le taux de participation, 96 %, est très élevé par rapport à la moyenne en Afrique et dans le monde. Paul Kagamé rempile donc sans surprise pour un 3e septennat. Et cela malgré les critiques de l’Occident.
98,6 % des voix ! Non seulement Paul Kagamé rempile à la tête du Rwanda, mais il réalise également un score encore plus élevé que lors des deux précédentes présidentielles de 2003 et 2010 à l’issue desquelles il avait récolté respectivement 95 et 93 % des suffrages exprimés.
Une preuve que l’Occident, qui ne se réserve pas de critiquer ce régime, est en total déphasage avec le peuple rwandais. Les Rwandais avaient déjà renouvelé leur confiance à leur leader en adoptant, en 2015, par 98 % la réforme constitutionnelle l’autorisant à briguer ce 3e mandat. Et ils sont sans doute nombreux à souhaiter qu’il ne soit pas le dernier parce que cet ancien rebelle est aujourd’hui le meilleur gage de la stabilité et du développement du Rwanda.
«Aujourd’hui, c’est la preuve que cette élection a été vraiment la volonté des gens. Malgré les critiques de notre démocratie, vous avez prouvé que les Rwandais savaient ce qu’ils voulaient. Maintenant, le travail commence pour continuer à transformer le Rwanda et d’assurer une vie digne pour tous les citoyens», a promis le président Paul Kagamé. Il s’adressait ainsi aux partisans du FPR réunis pour célébrer la victoire de leur candidat à la présidence.
Selon des observateurs indépendants, la victoire écrasante du président rwandais est à l’image de sa campagne électorale. En effet, à chacun de ses meetings, des milliers de personnes étaient rassemblées. Ses adversaires, Philippe Mpayimana et Frank Habineza ont d’ailleurs tous deux vite reconnu leur défaite.
Le département d’Etat américain a félicité le peuple rwandais pour sa participation et se dit à ses côtés dans ses efforts pour construire une démocratie. Mais, la diplomatie américaine se dit en revanche perturbée par «les irrégularités observées au cours du vote». Comme à ses habitudes, elle a réitéré également ses préoccupations concernant l’intégrité du processus de vote, le manque de transparence, les actes d’intimidation relayés par la presse.
Une popularité et une efficacité à toute épreuve
Mais, il faut plus pour discréditer Paul Kagamé aux yeux des Rwandais. Comment ne pas aduler un leader visionnaire qui assure 7% de taux de croissance en 2017 avec un pays classé 2e au palmarès de «Doing Business» ?
Le régime Kagamé, c’est 91 % d’accès de la population à l’assurance maladie ; 95% de la population couverte par l’internet mobile disponible même dans les bus de la compagnie de transport en commun ; un taux de mortalité maternelle et infantile divisé par 6 en 20 ans.
Sans compter la sécurité bien maitrisée, propriété intégrée aux comportements du citoyen et un taux de corruption minimal avec 4% au dernier classement africain de Transparency International… Excuser du peu ! Peu bavard, Paul Kagamé est un dirigeant qui s’exprime par ses actes et actions concrétisant sa vision pour l’émergence de son pays.
Régulièrement critiqué pour son «manque d’ouverture démocratique», Paul Kagamé (59 ans) a réussi à relever une économie exsangue d’un pays qui a failli être effacé de la carte du monde à cause du génocide de 1994. Les Rwandais ne sont pas dupes car ils savent où a conduit de nombreux pays africains (R.D Congo, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Kenya…) ce modèle unique et inique de démocratie à l’occidentale.
«Il a fait beaucoup pour le pays et il continue à œuvrer pour son émergence.», nous disait un jeune informaticien rencontré lors de notre dernier séjour à Kigali, en juillet 2016. A entendre la majorité de nos interlocuteurs, on a du mal à reconnaître le «despote» peint dans les médias occidentaux et honni par les puissances impérialistes parce que mettant l’intérêt du Rwanda au-dessus de toutes les autres considérations.
Paul Kagamé est l’homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé en juillet 1994 le gouvernement extrémiste hutu. C’était suite au génocide qui a fait 800 000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Il a d’abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d’être élu président en 2000 par le Parlement. En 2003 et 2010, il a été reconduit au suffrage universel avec plus de 90 % des voix. Une popularité loin d’être surfaite ou complaisante car Kagamé est crédité du spectaculaire développement d’un pays exsangue au sortir du génocide.
Une référence pour la jeunesse africaine
Régulièrement accusé par l’Occident de «bafouer la liberté d’expression et de réprimer toute opposition», ce leader est une référence pour la jeunesse africaine qui voit en lui un chef d’État responsable, patriote et nationaliste.
Un chef de l’Etat qui a su relever dignement et fièrement un pays ruiné par un génocide savamment orchestré par le pays légendaire des droits de l’Homme, la France.
Dès son arrivée à la tête du pays, il a su montrer que les Etats africains n’ont pas besoin de l’aide extérieure pour faire des miracles et sortir leur peuple de la misère. Il suffit d’y mettre «une réelle volonté politique et un patriotisme au sens strict du mot». Malheureusement, il est une exception dans un océan de dirigeants qui ont fait allégeance aux puissances impérialistes dont les intérêts priment sur ceux des peuples.
«Une présidence à vie dans laquelle le peuple se sent protégé, considéré, aimé, privilégié, soutenu et aidé à sortir de la misère pour sa prospérité qui vaut mieux qu’une alternance et une démocratie de façade dans laquelle les chefs d’État se servent du peuple au lieu de le servir afin de le maintenir dans une ignorance lamentable et une misère insupportable», rappelle pertinemment Issiaka Kouma, un jeune activiste engagé
D’ailleurs, une fois qu’ils sont déchargés de leurs responsabilités politiques et diplomatiques, les dirigeants occidentaux sont les premiers à louer les qualités du président rwandais. Ainsi pour l’ancien Premier ministre Britannique, Tony Blair, Kagamé est «un visionnaire». Et pour l’ancien locataire de la Maison Blanche (Etats-Unis), Bill Clinton, il est «l’un des meilleurs dirigeants de notre époque» !
Ainsi, précise M. Kouma, «malgré les campagnes de dénigrement de certains médias à la solde des impérialistes et des arrogants qui n’hésitent pas à qualifier ce patriote et nationaliste avéré d’autocrate, il devrait être, à mon avis, une référence pour beaucoup de chefs d’État africains puisqu’il est un modèle concret de gouvernance».
Et heureusement que son courage et sa volonté inébranlable de ne jamais céder sur les intérêts de son pays commencent à faire des émules.
John Magufuli (Tanzanie), Patrice Talon (Bénin), Ali Bongo Ondimba (Gabon) et surtout Idriss Deby Itno (Tchad) ainsi que, ces derniers temps, Alpha Condé (Guinée Conakry) semblent vouloir s’inspirer de sa volonté de s’assumer en s’émancipant de tout parrainage de l’Occident.
«On essaye de s’inspirer de ce qui a été fait au Rwanda en termes de transparence, de discipline et de renforcement du secteur privé pour que notre propre développement emprunte des raccourcis», a plaidé le Guinéen Alpha Condé après la réélection de Kagamé.
Le Mali aura-t-il la chance d’avoir un Kagamé en 2018 pour bouter la France hors de la gouvernance politique et militaire de notre pays ? Si rien n’est moins sûr (tous les candidats probables se succèdent à Paris pour visiblement avoir la caution de l’Elysée), c’est en tout cas la condition sine qua non pour une solution définitive à la crise du nord et hisser, enfin le pays sur la voie de l’émergence !
Moussa Bolly
vive le president
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