VOTE Les députés ont pour l’instant voté largement en faveur de la destitution de la présidente…
Un pas supplémentaire vers la destitution de Dilma Rousseff. Le Parti des Travailleurs (PT) de la présidente brésilienne a reconnu dimanche soir sa défaite avant même la fin du vote sur cette question à l’assemblée.
«Les putschistes ont gagné ici à la Chambre», mais cette «défaite provisoire ne signifie pas que la guerre est perdue», a déclaré le leader du PT à des journalistes alors que le score des pro-impeachment était de 200 voix supérieur à celui des pro-Rousseff. L’ouverture d’un procès politique contre la chef de l’Etat devra maintenant être ratifiée par le Sénat.
Crise politique et morale
Lors du vote de dimanche soir, les députés brésiliens se prononçaient largement en faveur de la destitution de la présidente de gauche , accusée de maquillage des comptes publics, lors d’une séance historique et survoltée.
La police était en état d’alerte aux quatre coins du géant d’Amérique latine fort de 200 millions d’habitants, plongé dans l’une des pires crises de sa jeune histoire démocratique.
Depuis vendredi, les 513 députés s’affrontent en séance plénière dans des joutes pour ou contre cette destitution. Les débats ont pris du retard et le verdict pourrait tomber tard dimanche soir, voire lundi.
Invectives
Chacun député dispose de dix secondes à la tribune. Les députés de gauche minoritaires criaient «canailles!», «lâches!», «putschistes» à l’adresse de leur collègues conservateurs», qui les traitaient de «voleurs».
Sur les réseaux sociaux, cette journée de dimanche est très suivie, avec le hashtag (mot-dièse) #ImpeachmentDay
20minutes.fr avec AFP – Mis à jour le 18.04.2016 à 05:09
Brésil: Quelles sont les chances que la procédure de destitution de Dilma Rousseff aboutisse?
BRESIL – Les députés brésiliens se sont massivement prononcés en faveur de la destitution dimanche…
Cette «défaite provisoire ne signifie pas que la guerre est perdue», a immédiatement réagi le leader du Parti des Travailleurs (PT) de Dilma Rousseff à l’assemblée brésilienne, après le vote massif en faveur de la destitution de la présidente. La procédure, approuvée dimanche par plus des deux tiers des députés, va être examinée à partir de lundi par le Sénat, qui aura le dernier mot. Mais quelles chances a-t-elle d’aboutir et que se passerait-il en cas de destitution?
Interrogé dans la semaine à propos des étapes suivies par le Sénat en cas de ratification de la procédure par les députés, le président du Sénat, Renan Calheiros, a refusé publiquement d’entrer dans les détails avant leur vote mais a dit qu’il suivrait «le calendrier déjà adopté dans les mêmes circonstances», faisant référence au précédent de la destitution de l’ex-président Fernando Collor de Mello en 1992.
Une opposition du Sénat jugée «improbable»
Après réception formelle de la demande du Congrès des députés et la création d’une commission extraordinaire, le Sénat (81 membres) devra approuver ou non à la majorité simple (41 votes) la mise en accusation de la présidente. Ce vote capital devrait intervenir autour du 11 mai, selon l’entourage de Renan Calheiros.
Les analystes jugent improbable que le Sénat s’oppose à l’ouverture d’un procès après le vote favorable des deux tiers des députés.Si les sénateurs votaient contre, la procédure serait enterrée ipso facto. Si les sénateurs votaient pour, Dilma Rousseff serait écartée automatiquement du pouvoir pendant un maximum de 180 jours, en attendant le vote définitif des sénateurs sur sa destitution.
Le vice-président Michel Temer assumerait alors dans l’intervalle la présidence et aurait toute latitude pour former un gouvernement de transition et proposer une nouvelle orientation politique au Parlement.
Le Parti des travailleurs, un soutien de poids pour la présidente
L’étape finale du procès se déroulerait en séance plénière du Sénat, sous la direction du président du Tribunal suprême fédéral (TSF), a priori à partir de la mi-mai. Les 81 sénateurs feraient office de juges. A l’issue du procès, les deux tiers des votes des sénateurs (54 sur 81) seraient requis pour destituer définitivement la présidente. En cas de destitution, le vice-président dirigerait le pays jusqu’aux futures élections présidentielle et législatives prévues pour 2018.
Lors de la procédure de destitution de Collor, trois mois s’étaient écoulés entre le vote des députés et la décision finale du Sénat. Mais l’ex-président avait une quasi-unanimité de parlementaires contre lui et ne pouvait s’appuyer sur un parti fort.
Dilma Rousseff en revanche peut compter sur le soutien du puissant Parti des travailleurs (PT) et ses alliés de gauche, si bien que les débats et la procédure pourraient être plus longs, notamment si des questions de procédure devaient être soulevés et discutés par le Tribunal suprême fédéral.
20minutes.fr avec AFP – Publié le 18.04.2016 à 05:02 – Mis à jour le 18.04.2016 à 05:30