Près de 3 millions de Brésiliens, selon la police, ont manifesté ce dimanche dans tout le pays pour réclamer la démission de Dilma Rousseff. La présidente brésilienne est empêtrée dans une crise politique majeure, une récession économique, et un scandale de corruption qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
L’opposition à la présidente brésilienne a réussi son pari: faire défiler, sous la bannière « Dehors Dilma », des centaines de milliers de Brésiliens dans toutes les grandes villes du pays, commente notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona. Moins d’un an et demi après sa réélection, Dilma Rousseff, déjà menacée par une procédure de destitution, doit maintenant faire face à une vague de protestation croissante, qui appelle à sa démission. Son parti, le PT (Parti des travailleurs), est impliqué dans le scandale de corruption Petrobras, le plus important de l’histoire du pays.
Les manifestants ont certes défilé en jaune et vert, les couleurs du Brésil, mais ils étaient nombreux aussi à porter des marionnettes, parfois hautes de plusieurs mètres de haut, représentant Dilma Rousseff et l’ancien président Lula en détenus, habillés en costumes à rayures noires et blanches. Lula, très proche de la présidente est visé par deux procédures judiciaires.
Difficile pour Dilma Rousseff désormais d’ignorer cette vague de protestation organisée par l’opposition, la même qui soutient au Parlement la procédure de destitution qui vise la présidente. Impassible, elle a déjà annoncé son refus de démissionner. Progressivement, le Brésil s’enfonce dans une crise politique majeure, aggravée par une récession économique sans précédent.