Après l’annonce, ce week-end, de la candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, les Algériens exigent plus de transparence concernant l’état de santé du chef de l’État. Reportage.
La télévision algérienne a diffusé, lundi 24 février, des images d’Abdelaziz Bouteflika, en costume et tout sourire, au palais présidentiel d’El Mouradia. Mais comme à chaque fois, les interrogations demeurent sur la date à laquelle a été tournée la scène. Surtout que le président algérien, âgé de 76 ans, y parait bien plus alerte qu’en décembre dernier, lorsqu’il avait reçu le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.
Cette apparition télévisée est loin d’avoir satisfait les Algériens, qui attendent plus de transparence sur l’état de santé du chef de l’État, candidat à sa propre succession lors de l’élection présidentielle du 17 avril prochain. L’annonce, faite ce week-end par la voix du Premier ministre Abdelmalek Sellal, n’a guère plu aux électeurs. “S’il est en bonne santé, il n’a qu’à sortir lui même et annoncer sa candidature, commente un Algérois au micro de FRANCE 24. Nous voulons qu’il s’adresse à nous et qu’il dise je suis candidat”.
Au pouvoir depuis 1999, un record de longévité en Algérie, Abdelaziz Bouteflika n’a plus pris la parole en public depuis son hospitalisation en France au printemps 2013, à la suite d’un AVC. Depuis son retour au pays, il n’a reçu que quelques responsables étrangers et n’a tenu que deux conseils des ministres. Son dernier discours public en Algérie remonte à mai 2012, à Sétif, où il avait laissé entendre qu’il fallait laisser la place à la jeune génération.
“Une candidature par procuration aboutira à un gouvernement par procuration”
Cette candidature discrète conforte la position du principal parti islamiste, le Mouvement de la société pour la Paix (MSP), qui a décidé de boycotter ce scrutin en raison de l’absence de réforme. “Cette candidature par procuration aboutira à un gouvernement par procuration,” estime le président du MSP, Abderezzak Mokri. “Ce qui signifie l’absence totale de toute transparence et la généralisation de la corruption”.
Pour le camp présidentiel, la candidature d’Abdelaziz Bouteflika se veut surtout une réponse logique au plebiscite du peuple algérien. “Le président ne souhaite pas se maintenir au pouvoir, mais il ne peut pas rester insensible aux sollicitations du peuple et de la société civile”, indique Amar Saidani, secrétaire général du Front de Libération National (FLN). Cette annonce pourrait surtout décourager certains candidats en les poussant à se retirer de la course
La Rédaction
IL NE PARLE PAS
C4EST UN BO BO
Comments are closed.