Bombardements américains et pilonnages de l’EI sur Kobani

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Bombardements américains et pilonnages de l'EI sur Kobani
Reuters/Reuters – Les avions de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis ont visé samedi à six reprises au moins des positions de l’Etat islamique (EI) à Kobani après un pilonnage intensif des djihadistes contre le centre de cette ville kurde de Syrie située près de la frontière avec la Turquie. /Photo prise le 18 octobre 2014/REUTERS/Kai Pfaffenbach

MURSITPINAR Turquie/BEYROUTH (Reuters) – Les avions de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis ont visé samedi à six reprises au moins des positions de l’Etat islamique (EI) à Kobani après un pilonnage intensif de l’EI contre le centre de cette ville kurde de Syrie située près de la frontière avec la Turquie.

Le pilonnage de l’EI a continué après les frappes et plusieurs obus de mortiers sont tombés en territoire turc près du poste frontière, à Mursitpinar, rapportent des témoins.

Les combats font rage depuis un mois entre forces kurdes et djihadistes de l’EI pour le contrôle de Kobani. L’EI veut s’emparer de la ville pour consolider la portion de territoire syrien de près de 100 km qu’il contrôle le long de la frontière turque.

Toutefois, l’intensification des frappes de la coalition internationale en Syrie ces derniers jours ont aidé les Kurdes à contrer l’avance de l’EI.

Mais les frappes de la coalition en Syrie ont fait également des victimes civiles.

Samedi, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG proche de l’opposition syrienne basée à Londres, a annoncé que deux récentes frappes aériennes menées en Syrie par les Etats-Unis et leurs alliés avaient fait dix morts au sein de la population civile.

Le Commandement central américain a estimé qu’il n’y avait pas de preuves étayant ces affirmations. Les forces américaines utilisent des mesures liées aux migrations pour réduire le nombre potentiel de victimes civiles, a indiqué un porte-parole.

Ces informations n’ont pu être recoupées de façon indépendante par Reuters.

A Kobani, une commandante de l’YPG, la milice kurde syrienne qui défend Kobani, disant s’appeler Dicle, explique que l’assaut renouvelé contre la ville livré par l’EI vise à la couper totalement de la Turquie.

UN AVION PILOTÉ PAR l’EI ?

“Ils veulent couper les liens entre Kobani et le reste du monde”, a-t-elle déclaré au téléphone. “La Turquie n’autorise pas l’entrée de combattants ni d’armes, mais de l’aide est envoyée à Mursitpinar. L’Etat islamique veut détruire cette porte de sorte que nous soyons complètement piégés ici.”

Selon l’OSDH, l’Etat islamique a mené samedi plus de 20 attaques au mortier près de la frontière.

Selon Abdulrahman Gok, journaliste qui se trouve à Kobani, les combats sont très durs. “Cette dernière heure, le pilonnage s’est intensifié. Ils tirent pratiquement toutes les deux minutes”, a-t-il dit joint par téléphone. Les insurgés de l’EI, dit-il, visent la partie est de la ville vers la porte de Mursitpinar.

Ailleurs en Syrie, les forces du gouvernement ont bombardé les environs de Damas, la province de Deraa dans le sud, et la province de Homs, dans le centre de la Syrie, selon l’opposition.

Les hélicoptères de l’armée syrienne ont largué des barils d’explosifs sur la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, dans le nord du pays, également frontalière de la Turquie.

Des partisans de l’Etat islamique ont fait circuler une vidéo de neuf secondes d’un chasseur qui, disent-ils, était piloté par des djihadistes de l’EI.

Selon l’OSDH, les pilotes irakiens qui ont rejoint l’Etat islamique en Syrie apprennent aux membres du groupe à voler sur trois chasseurs pris sur l’aéroport militaire d’Al Djarrah, à l’est d’Alep.

Le commandement central américain a dit vendredi ne pas avoir d’informations sur des avions de l’EI qui voleraient en Syrie.

Reuters n’a pu confirmer l’authenticité de cette vidéo qui montre un avion volant à basse altitude.

Malgré l’intensification des combats, le gouvernement libanais a fortement réduit le nombre de réfugiés syriens autorisés à entrer dans le pays. Sauf cas grave, “le Liban ne reçoit officiellement plus de réfugiés syriens”, a déclaré le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas, dans des commentaires publiés dans le journal libanais Al Akhbar daté de samedi.

(Hamdi Istanbullu; Danielle Rouquié pour le service français)

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