Blaise Compaoré: Entre portes de l´Histoire

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Blaise COMPAORE
Blaise COMPAORE

Car le beau petit être «venu» ce 3 février 1951 n´a pas seulement fait  «agrandir» la famille Compaoré paternelle. Il a aussi contribué à son épanouissement et à rayonnement. Le moins que l´on puisse dire! L´étoile que la famille Compaoré a ce jour-là accueillie en son sein étant une étoile nourrie aux meilleures sources diamantifères!

En tout cas, l´enfant qui lui «est venu» ce jour-là et baptisé Blaise connaîtra un incroyable destin. Puisqu´après un parcours scolaire plutôt acceptable, Compaoré junior, à 26 ans seulement, devient Lieutenant. Un grade arraché au terme d´une formation à l’Ecole militaire Inter-armes du Cameroun (EMIAC) et d´une spécialisation à l’Ecole d’Infanterie de Montpellier (France).

Son grade, le jeune Blaise d´alors le doit aussi à un stage auprès des troupes aéroportées de France. Pays qui l´accueillera également pour son stage de perfectionnement d’Officier para (Pau). Ce dernier stage venant s´ajouter à celui  d’instructeur parachutiste au Maroc.

C´est donc sans surprise qu´on le retrouvera au sein la Compagnie d’Intervention aéroporté de Bobo-Dioulasso. Poste qu´il ne quittera que pour devenir Aide de camp du Chef d’Etat major des Armées.

Une année plus tard, le voilà promu Commandant du Centre National d’Entraînement Commando (CNEC) à Pô. Et promotion des promotions: le très jeune homme siège au Membre du Conseil des Forces armées voltaïques! Mieux, l´étalon mossi verra son année de commandement du CNEC courronnée d´un autre grade, celui de Capitaine, et  à 31 ans!

Que pouvait-il encore attendre de l´armée?

Dans un pays où la frontière n´est jamais nette entre armée et politique, Blaise Compaoré profite d´un «coup de filet du régime du Conseil de Salut du Peuple (CSP II)» pour hâter le pas vers la politique. En ce sens qu´il «organise la résistance à Pô pour libérer ses compagnons arrêtés». Nous sommes en mai 1983. Trois mois plus tard, le jeune Capitaine «investit Ouagadougou avec ses commandos et installe avec Thomas SANKARA, le Conseil National de la Révolution (CNR)». Un tournant décisif vient d´être franchi dans l´Histoire de la Haute-Volta. Le pays devient celui des hommes intègres: Burkina Faso! Avec à sa tête, un autre jeune Capitaine, alter-ego du premier. Il s´appelle Thomas Sankara que Blaise Compaoré se contentera de seconder. Même en étant simple «Ministre d’Etat délégué à la Présidence» ou «Ministre d’Etat chargé de la Justice». Le tandem qu´il forme avec ami Peulh force l´admiration en Afrique.

Mais jusqu´à quand?

Puisque l´homme ne s´accommodera pas longtemps des seconds rôles. Car en Afrique  sahélienne, être premier compte, toujours. Et Blaise finira par devenir premier justement, et même premier de tout le Burkina! Alléluia, Blaise Président!  Sauf que Compaoré s´est cru  obligé d´enjamber le cadavre de son «meilleur ami».

Le Président est mort, vive le Président

Ce 15 octobre 1987 à Ouaga s´est jouée l´une des scènes les plus tragiques de notre Histoire multiséculaire. Un peu comme si l´on avait remplacé «le roi» du dramaturge Eugène Ionesco par «le Président» de Maxime N´Debbeka: «le Président est mort, vive le Président»!

Et à la Présidence de la République du Burkina Faso, cela s´appelle: «Mouvement de Rectification», et «à la faveur» duquel «Blaise Compaoré devient Président du Front Populaire (nouvelle instance dirigeante) et Chef de l’Etat»! L´Etat, disent les juristes, c´est la continuité! Plus rassurant, non?!

Quoi qu´il arrive, dès son discours inaugural, le rectificateur en chef «annonce l’ouverture politique et appelle toutes les sensibilités politiques à s’exprimer». Mieux, en mars 1990,  au tout 1er Congrès du Front Populaire», le Capitaine-Président Blaise COMPAORE parle d´élaborer  une «Constitution pour un Etat de droit». Et décembre 1990 verra effectivement les «assises nationales» convoquées «autour du projet de Constitution». Le projet passe, avec brio! Puisque «la Constitution de la Quatrième République», le 2 juin 1991, soumise à référendum connaît un plébiscite, le 11 juin 1991.

Ce joli tableau «du mouvement de la rectification» serait imparfait sans l´organisation d´une élection présidentielle. Ce sera «vite fée»! Le produit est bien connu des Africaines. Lesquelles l´appliquent sur leur peau et en deviennent plus ou moins claires et donc fréquentables.

A l´instar de ses soeurs,  Blaise Compaoré se fait abonner aux cosmétiques; mais des cosmétiques d´une toute autre nature, à savoir les élections. Celles-ci gommant désormais toutes les noirceurs et taches. Et les siennes seront gommées. Puisqu´il devient, le 1er décembre 1991, le 1er Président «démocratiquement élu de la République». Fin de rectification! Le bal des distinctions en son honneur peut s´ouvrir!

Blaise Compaoré, un scélérat bien Honoré

Ainsi, dès février 1992, il est sacré «Docteur Honoris Causa». Et par la prestigieuse Ecole des Hautes Etudes Internationales de Paris.

De même,  il bénéficie en février 1995 du statut de «membre associé à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer de Paris» et du titre de «Docteur Honoris Causa de l’Université japonaise de Soka», la même année. Des distinctions auxquelles viendront s´ajouter d´autres, les unes aussi prestigieuses que les autres.

Il est ainsi tour à tour distingué «Docteur Honoris Causa de l’Université Jean-Moulin de Lyon3 (avril 2004); Docteur Honoris causa de l’Université Ramkhamaeng de Bangkok (avril 2005);Commandeur de l’Ordre international des Palmes académiques du Conseil africain et malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES), en avril 2005; Docteur Honoris causa de l’Institut International d’Ingénierie, de l’Eau et de l’Environnement (2IE), novembre 2009». Sans oublier qu´il a auparavant reçu le «Diplôme d’honneur et de mérite de la Conférence des institutions d’enseignement et de recherche économiques et de gestion en Afrique (CIEREA)».

Et ne parlons même pas de ces distinctions sportives qui vont  de «la médaille de l’ordre du mérite de la Confédération Africaine de Football»  (décembre 2001) au «Collier d’or de la Confédération africaine de Hand-ball(CAHB) en octobre 2012, en passant par «le Collier d’Or de la grande croix de la Fédération internationale de volley-ball et le Collier d’Or de la Confédération africaine de volley-ball» (Octobre 2011).

Comment aussi passer sous silence la Stèle d’Hiroshima? Laquelle, en décembre 1997, lui sera décernée pour son engagement en faveur de la paix.

Il faut également citer la Grand’Croix de l’Ordre de la Pléade, Francophonie et Dialogue des cultures de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) de février 2010. Mais aussi la Médaille de la gloire de la Fondation pour la démocratie en Afrique, pour les efforts accomplis par le Burkina Faso dans le domaine de la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance et son leadership dans la sous-région en sa qualité de facilitateur dans la résolution des conflits de juillet 2010. A laquelle s´ajoute la Grand-croix de l’Ordre National du Mérite de Guinée, en reconnaissance, notamment, de sa contribution personnelle déterminante dans la transition engagée en Guinée (août 2010).

Et, comble des distinctions, le Rectificateur en Chef «est élevé au rang de Grand-Croix de l’Ordre international des Palmes académiques du CAMES» (avril 2012).

En un mot, plus distingué que Blaise, ta colonne vertébrale se rompt! On voit bien qu´il ne s´est pas ennuyer depuis l´assassinat crapuleux de Thomas Sankara.

Seul problème: même hautement distingué, un scélérat ne sera jamais autre qu´un scélérat.

C´est pourtant à ce scélérat que le 334ème saint de Tombouctou, François Hollande de France a fait affreter un avion spécial. Et Alassane Dramane Wattarra, l´intime ami de Nicolas Sarkozy lui a grandement ouvert les portes d´une des résidences les plus huppées d´Afrique.

Cela, au moment même où le brave peuple du Burkina Faso enterre ses fils et se cherche un Président digne de lui.

Mais, entonnent d´humbles voix, sachez des Palais d´Afrique les scélérats, il n´y restera que quelques cinq à six Présidents!

Hawa DIALLO

 

 

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Blaise es parmi ceux qui ont brise nos rêves. j’espère que sa fin donnera des leçons aux nouveaux dirigeants. Khadafi, GMT, ATT, et Blaise sont tous passes a cote…

  2. Tant que ce canail de compaore poura vivre tranquillement en Afrique et de surcroit en afrique de l’ouest, le Burkina Faso ne sera pas sortit d’oberge. Blaise doit etre traine devant la jsutice burkina et la futur Cour Penale Africaine.

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