L’ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, déchue du pouvoir après le coup d’État militaire de février 2021, a été condamnée à six ans de prison supplémentaires, pour deux affaires de corruption, a déclaré mercredi à l’AFP une source proche du dossier.
La prix Nobel de la paix 1991, âgée de 77 ans et détenue à l’isolement dans une prison de la capitale Naypyidaw, fait l’objet d’un procès-fleuve dénoncé comme politique par la communauté internationale.
Risque 120 ans de prison
Elle a été condamnée à «deux peines de prison de trois ans» pour avoir accepté en tout 550.000 dollars de pots-de-vin d’un homme d’affaires, Maung Weik, a précisé cette source, indiquant que ces deux peines étaient confondues. Aung San Suu Kyi «est en bonne santé. Ses avocats vont faire appel comme pour les autres affaires», a-t-elle également dit.
Elle avait déjà été condamnée à 23 années d’emprisonnement pour différents motifs, dont la fraude électorale et la corruption. Elle risque en tout plus de 120 ans derrière les barreaux. Arrêtée au moment du putsch, qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie, Aung San Suu Kyi a été placée à l’isolement dans une prison de Naypyidaw fin juin.
C’est dans cet établissement pénitentiaire de la capitale birmane que se poursuit son procès, qui a débuté il y a plus d’un an, à huis clos, ses avocats ayant interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales. Depuis le coup d’État qui a fait plonger le pays dans la crise, plus de 2300 civils ont été tués par les forces de sécurité, selon le décompte d’une ONG locale. La junte, qui accuse ses adversaires, en compte plus de 3900.
Le Figaro