Face à un taux de chômage trop élevé et une économie qui va très mal, Barack Obama est assez en difficulté pour espérer être réélu. L’histoire tend à démontrer que ce sera très difficile pour lui de revenir à la Maison blanche après son premier mandat. Mais il ne faut pas oublier que c’est un Président d’exception qui, depuis la Grande Dépression, fait face à des défis économiques inédits.
La Réserve fédérale américaine prévoit un taux de chômage de 8,5% en novembre 2012. Par comparaison, le taux de chômage était de 6,8% quand Barack Obama a battu John Mc Caïn à l’élection présidentielle de novembre 2008. Trois ans plus tard, les États-Unis comptent 3,4 millions de chômeurs de plus.
Aucun Président américain n’a été élu avec un taux de chômage supérieur à 7,2% depuis Franklin Roosevelt dans les années 1930 (16,6% en 1936 et 14,6% en 1940). Gerald Ford (7,8% en 1976), Jimmy Carter (7,5% en 1980) et George H. Bush (7,4% en 1992) ont tous mordu la poussière aux élections avec un taux de chômage supérieur à 7%. Ronald Reagan, lui, a été réélu en 1984 avec un taux de chômage passé de 7,5% à 7,2% durant son premier mandat.
C’est dire que même s’il est généralement un bon indicateur de l’humeur des électeurs, le taux de chômage ne garantit pas les résultats d’une élection. Le meilleur indicateur économique pour prédire une élection est plutôt la situation économique des Américains les plus riches, qui participent le plus aux élections, fournissent le plus de contributions électorales et ont le plus de chance d’être des leaders d’opinion.
Les emplois qui sont créés ne sont pas assez nombreux pour faire diminuer le taux de chômage. L’économie américaine n’a créé en moyenne que 125 000 emplois par mois, et cela ne suffit pas puisque ces progrès ne se sont pas vraiment appliqués sur le marché de l’emploi. Barack Obama va devoir affronter l’électorat américain avec un taux de chômage historiquement élevé. Le Président essaye de faire adopter son plan pour l’emploi par le Congrès, mais le Congrès est contrôlé par les Républicains depuis les élections de 2010, et ils ne veulent pas approuver son plan pour l’emploi.
Dans son plan de 447 milliards sur 10 ans financé en partie par un impôt de 5,6% pour les contribuables gagnant plus de 1 million par année, Barack Obama propose surtout de réduire l’impôt sur la masse salariale, d’instaurer un crédit d’impôt pour les entreprises qui engagent des chômeurs et de former 280 000 enseignants de plus. Avec une économie pareille, Barack Obama n’est plus aussi apprécié par les citoyens américains puisque les sondages montrent une favorisation se situant entre 45% et 50%.
Le 44ème Président des USA, Obama, sait qu’aucun Président n’a été réélu avec un taux de chômage autour de 8%. Donc, il faut s’attendre à ce qu’Obama soit battu aux prochaines élections car l’état de l’économie s’annonce mal et il a peu de moyens pour stimuler la croissance économique, et son taux d’approbation tourne autour de 45%. En conséquence, Obama se dirige sans doute vers sa perte puisque dans ces cas-là, les électeurs blâment généralement le Président.
En 1992, la dernière élection où le taux de chômage a été un des sujets majeurs de la campagne était la réélection de George Bush père qui a perdu les élections avec un taux de chômage de 7,8%.
Mais la Maison Blanche préfère envisager le scénario de la Présidence de Ronald Reagan. Reagan a été réélu alors que le pourcentage de sans emplois avait atteint 10,2% fin 1982 et était encore de 8,5% un an avant l’élection. Après tout cela, il reste de l’espoir pour Obama car à force de résister aux demandes d’action du Président, les Républicains du Congrès pourraient finir par prendre la faute cette fois-ci.
Sadio Bathily