Biden dit vouloir annoncer sa candidature pour 2024, mais pas dans l’immédiat

Joe Biden, plus vieux président américain en exercice, a confirmé ce 25 février qu’il comptait bel et bien annoncer sa candidature à un second mandat lors de la présidentielle de 2024, mais pas dans l’immédiat.

«Mon intention est… a été depuis le début de me présenter», a déclaré ce 25 février le président démocrate Joe Biden, 80 ans, lors d’une interview à ABC News.

Son épouse, Jill Biden, avait affirmé plus tôt dans la journée à l’agence Associated Press qu’il ne restait plus qu’à décider du lieu et de la date d’une annonce d’entrée en campagne. Interrogé sur cet entretien, Joe Biden a lancé un trait d’esprit sans confirmer, ni infirmer. Il a toutefois précisé qu’il n’était pas pressé.

«Il y a trop d’autres choses que nous devons terminer à court terme avant que je ne commence à faire campagne», a-t-il dit à propos des réformes entreprises par son administration. A la question de savoir si son âge avait influencé sa décision de se présenter ou non, il a répondu : «Non. Mais il est légitime que les gens se posent des questions à propos de mon âge. C’est totalement légitime.»

«Tout ce que je peux dire, c’est : “Prêtez attention à ce que je fais”», a-t-il ajouté, semblant faire allusion au bilan de ses deux premières années à la Maison Blanche. Joe Biden terminerait un éventuel second mandat à l’âge de 86 ans. Un examen médical conduit la semaine du 13 février a conclu qu’il était «vigoureux» et «apte» à remplir ses fonctions.

Des séquences troublantes qui nourrissent les spéculations

Pourtant, le président américain a fait l’objet ces dernières années de plusieurs polémiques autour de ses facultés cognitives, en raison de séquences plus ou moins embarrassantes allant du simple lapsus à des moments d’absence, sans oublier certaines gestuelles déroutantes qui continuent de susciter de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.

«Nous avons mis en place l’organisation de fraude électorale la plus grande et la plus inclusive de l’histoire de la politique américaine», avait-il par exemple malencontreusement déclaré au mois d’octobre 2020, à une dizaine de jours à peine de la tenue d’un scrutin présidentiel dont la coordination était au cœur des polémiques, notamment au sujet du recours au vote par correspondance. «Quelle phrase terrible de la part de Biden ! Une élection truquée ?», avait immédiatement réagi son rival républicain, amenant divers médias et agences de presse à mettre en garde l’électorat américain contre une séquence «sortie de son contexte».

Quelques jours plus tard, le candidat démocrate remettait tristement le couvert lors d’un rassemblement à Philadelphie, en Pennsylvanie. Mégaphone à la main devant la foule, il a en effet évoqué à cette occasion plusieurs membres de sa famille, les confondant les uns avec les autres. «Voici mon fils Beau Biden, que beaucoup parmi vous ont aidé à élire au Sénat du Delaware», en prononçant ainsi accidentellement le nom de son défunt fils, mort en 2015. «Voici ma petite-fille Natalie», avait-il poursuivi, en prenant en fait par les épaules une autre de ses petites-filles, Finnegan…

En avril 2022, le président américain avait suscité de nombreuses moqueries de la part de ses détracteurs après avoir tendu une main dans le vide, donnant l’impression de saluer un personnage imaginaire lors d’une intervention devant des étudiants en Caroline du Nord. 

«Où est Jackie ?», avait encore gauchement interrogé en public le président américain en septembre de la même année, évoquant ici le nom d’une parlementaire républicaine décédée, très engagée dans la lutte contre la malnutrition. Dans cette séquence, qui a marqué son allocution consacrée à la lutte contre l’obésité et l’insécurité alimentaire, le président américain avait semblé chercher des yeux la défunte élue.

Interrogé fin 2022 sur les inquiétudes que son âge avancé pourraient faire peser sur sa candidature en 2024, le président américain avait affirmé que tout «fonctionn[ait] encore bien» physiquement pour lui.