Biden, à la peine sur les questions de sécurité, se rend à New York

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Joe Biden se rend jeudi à New York, meurtrie par une flambée de violence, pour assurer aux Américains qu’il prend au sérieux la hausse de la criminalité dans le pays, un sujet politiquement miné pour le président américain.

Il visitera le siège de la police de la ville en compagnie du nouveau maire Eric Adams, avant une rencontre avec des responsables locaux dans le Queens, l’un des cinq arrondissements.

L’an dernier, plusieurs villes américaines ont enregistré des nombres record d’homicides.

Magasins pillés à San Francisco, enfants tués par des balles perdues, fusillades à Washington: les faits divers souvent meurtriers rythment les journaux télévisés.

Certes, la vague de violence a commencé à monter avant que Joe Biden ne soit investi, une conséquence selon les experts de la pandémie, qui a fragilisé le tissu social. Et les villes américaines restent plus sûres qu’elles ne l’étaient dans les années 1980 et 1990.

Mais le président est, de plus en plus, jugé responsable de l’insécurité croissante. Selon un sondage ABC/Ipsos de décembre, le pourcentage d’Américains approuvant son action en matière de sécurité est tombé à 36 % contre 43 % en octobre.

“Laxisme”
Le démocrate se voit régulièrement accuser par la droite américaine d’ignorer la hausse de la criminalité et de vouloir tailler dans les moyens des forces de l’ordre.

Il arrivera jeudi dans une ville meurtrie par plusieurs épisodes de violence par arme à feu – dont une fusillade dans le quartier de Harlem, qui a causé la mort de deux jeunes policiers.

Avec cette visite, Joe Biden apporte sa caution à Eric Adams, ancien policier afro-américain.

Le président espère aussi que rejaillira sur lui l’intérêt croissant que suscite ce nouvel édile démocrate avec sa ligne dure contre la criminalité et les armes à feu.

Le maire de New York a par exemple annoncé le rétablissement de patrouilles de policiers en civil, les “unités anticriminalité” rebaptisées “unités anti-armes à feu”.

Ces équipes controversées avaient été supprimées en 2020, après la mort de George Floyd, tué par un policier à Minneapolis, l’événement déclencheur des manifestations “Black Lives Matter”.

Le sujet de la sécurité est politiquement extrêmement délicat pour Joe Bidne, qui veut promouvoir à New York sa vision d’une “sécurité intelligente”, à la fois sans pitié pour les criminels et plus respectueuse, a dit un haut responsable de la Maison Blanche.

Le président va appeler à un financement supplémentaire de 500 millions de dollars pour à la fois recruter des policiers et faire du travail de prévention, selon ses services.

Il va aussi rappeler que la Maison Blanche se mobilise contre les pitolets en kits non répertoriés ou “ghost guns”, comme conytre le trafic illégal d’armes à feu.

Le président “ne pense pas qu’il faille réduire les moyens de la police”, mais au contraire qu’il faut lui donner “les instruments et les ressources nécessaires pour établir un lien de confiance avec la population”, selon le haut responsable.

Joe Biden ne veut surtout pas prêter le flanc aux accusations de passivité de l’opposition républicaine, à quelques mois d’élections législatives déjà bien mal engagées pour les démocrates.

“Black Lives Matter”
Mais il ne peut pas se permettre non plus de braquer l’électorat afro-américain, majoritairement favorable aux démocrates, et auquel il a promis, pendant sa campagne, plus de justice.

Les activistes qui luttent contre les violences policières n’ont pas oublié qu’en 1994, le sénateur Biden avait soutenu avec ferveur un durcissement pénal jugé responsable, par la suite, de l’incarcération en masse de personnes issues des minorités.

Dans les faits, la Maison Blanche semble avoir mis en sourdine certaines promesses faites au camp progressiste en matière de politique pénale.

Le président a certes nommé, à tous les échelons du système judiciaire, des magistrats issus des minorités.

Mais il n’a pas jusqu’ici vraiment cherché à relancer une réforme de la police inspirée par le mouvement “Black Lives Matter”, et qui a échoué au Congrès l’an dernier.

03/02/2022 11:15:49 – Washington (AFP) – © 2022 AFP

 

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