Au Bénin, le président Thomas Boni Yayi a remanié son gouvernement mercredi 20 août. C’est la troisième fois depuis son élection en 2011. Sept ministres sont remplacés ; vingt membres de l’ancienne équipe sont ainsi reconduits et quatre ont permuté. On s’interroge. Pourquoi le président béninois change-t-il son gouvernement maintenant et dans quel but ?
Plutôt que d’un remaniement ministériel, il s’agit d’un réaménagement technique du gouvernement béninois. Le nombre de ministres ne bouge pas. Ils sont 27. Cependant, dans ce jeu de chaises musicales, sept ministres sont mis sur la touche, remplacés pour la plupart par des personnalités peu connues dans le milieu politique.
Si la raison n’est pas donnée explicitement, deux ministres semblent être sanctionnés pour leurs faux pas. Il s’agit du ministre de la Fonction publique, pour sa mauvaise gestion des concours administratifs, et de la ministre de l’Agriculture, pour sa sortie incontrôlée à propos d’un « troisième mandat » du chef de l’Etat. Or il se trouve que, si elle reste en l’état, la Constitution ne permet pas au président Boni Yayi de se représenter en 2016.
Selon Théophile Montcho, membre de l’Union fait la nation – un parti d’opposition – le président souhaite bien s’entourer à l’approche des élections municipales prévues à la fin de l’année et les législatives en mars 2015.
En témoigne, selon lui, la nomination de Komi Koutché au ministère de la Finance, ex-ministre de la communication et homme de confiance du président. Aussi, pour Théophile Montcho, ce remaniement est une poudre aux yeux du président Boni Yayi pour s’organiser face aux prochaines échéances électorales au Bénin. Ayant brigué deux mandats, Boni Yayi, constitutionnellement, ne pourra pas se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2016.