Bénin: mandats d’arrêt après la tentative d’empoisonnement du président

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le 1er septembre 2012 à Addis-Abeba en Ethiopie
© AFP/Archives Carl de Souza

Des mandats d’arrêts ont été délivrés mardi soir contre Patrice Talon, instigateur présumé de la tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat Thomas Boni Yayi, et son collaborateur Olivier Boko, a déclaré mercredi le Parquet.

“Le juge du 6e cabinet a délivré un mandat d’arrêt international contre le sieur Talon et un autre contre le sieur Olivier Boko”, a déclaré à l’AFP le procureur de la République Justin Gbenameto mercredi.

L’homme d’affaires béninois Patrice Talon est, selon le Parquet l’instigateur présumé d’un complot criminel incluant 3 proches du président béninois visant à l’éliminer à l’aide de médicaments empoisonnés.

On ignore pour l’instant les accusations portées contre Olivier Boko, proche collaborateur de Patrice Talon dans le secteur du coton, dont le nom n’a pas été cité pour l’instant dans cette affaire.

C’est lors d’un voyage du chef de l’Etat béninois à Bruxelles en tant que président en exercice de l’Union africaine, les 16 et 17 octobre, que M. Talon aurait approché Zoubérath Kora-Séké et Ibrahim Mama Cissé, la nièce et le médecin du président, qui faisaient tous deux partie de la délégation présidentielle.

Lors d’entretiens qui se sont tenus à l’hôtel où logeait M. Talon, il leur aurait promis à chacun la somme d’un milliard de francs CFA (1,5 million d’euros) s’ils réussissaient à faire ingérer au président des médicaments mortels à la place des anti-douleurs qu’il prend habituellement.

Selon le commissaire central de Cotonou, Louis Philippe Houndegnon, le docteur Cissé aurait aussi rencontré M. Talon à New York, avant l’épisode de Bruxelles, pour lui remettre la liste des médicaments qu’il avait l’habitude de prescrire à M. Boni Yayi.

Mudjaidou Soumanou, ex-ministre du Commerce et de l’Industrie, aurait quant à lui récupéré un colis contenant les pilules empoisonnées arrivé par avion à Cotonou vendredi dernier et les aurait remis au docteur.

M. Houndegnon a aussi évoqué l’existence d’un commando chargé d’exécuter le médecin et la nièce après l’assassinat du président.

L’empoisonnement, prévu dans la nuit de samedi à dimanche, n’a finalement pas eu lieu, Mme Kora-Séké ayant ébruité l’affaire auprès de ses proches qui ont averti le président.

Les trois proches du président, arrêtés dimanches, ont été inculpés lundi soir d’association de malfaiteurs et tentative d’assassinat et écroués à la prison civile de Cotonou.

Ancien allié de M. Boni Yayi, M. Talon, magnat du coton, est en bisbille avec le régime depuis quelques mois.

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