Benghazi: Washington presse Tripoli de coopérer dans l’enquête

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Mohamed al-Megaryef, président du Congrès général national (CGN), lors d’une cérémonie d’hommage à l’ambassadeur américain tué en Libye, Chris Stevens, le 20 septembre 2012 à Tripoli
© AFP

TRIPOLI  – Washington a pressé mercredi les autorités libyennes de coopérer davantage afin que soient punis les auteurs de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi qui a coûté la vie à l’ambassadeur Chris Stevens.

John Brennan, principal conseiller du président américain pour l’antiterrorisme, a rencontré mercredi à Tripoli Mohamed al-Megaryef, président du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, a indiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor.

Les deux responsables “ont discuté de l’enquête qui se poursuit sur l’attaque de Benghazi, et des mesures supplémentaires que la Libye peut prendre pour mieux assister les Etats-Unis afin de faire en sorte que les coupables rendent des comptes”, a précisé M. Vietor.

“M. Brennan a encouragé les responsables libyens à agir rapidement pour affiner leurs politiques et à renforcer les capacités de l’Etat en matière policière et judiciaire, et a exhorté la Libye a profiter rapidement des offres d’aide ciblées en provenance des Etats-Unis et d’autres partenaires internationaux”, a-t-on ajouté de même source.

La présence à Tripoli de M. Brennan avait été auparavant annoncée de source libyenne. Mais la presse était tenue à l’écart et aucune information n’a filtrée sur la teneur des entretiens.

Outre M. Megaryef, le collaborateur du président Obama devait aussi rencontrer des responsables des ministères libyens des Affaires étrangères et de l’Intérieur, selon une source libyenne.

Cette visite intervient près d’un mois après l’attaque contre le consulat américain à Benghazi qui a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis Chris Stevens et trois agents américains le 11 septembre.

Elle coïncide par ailleurs avec l’audition de quatre responsables devant la plus haute commission d’enquête du Congrès, pilotée par la majorité républicaine à la Chambre des représentants, qui dénonce des failles en matière de sécurité et de renseignement dans cette affaire.

Au lendemain de l’attaque, les autorités libyennes avaient affirmé qu’elles étaient prêtes à collaborer avec Washington dans l’enquête.

Mais les conditions de sécurité à Benghazi ont retardé l’arrivée des enquêteurs américains dont des agents fédéraux (FBI) n’ont pu visiter le consulat que le 4 octobre.

Tripoli, ainsi que l’administration Obama, ont donné plusieurs versions sur les circonstances et les motivations des auteurs présumés de l’attaque du consulat initialement mise sur le compte d’hommes armés en colère contre un film anti-islam.

L’ancien responsable de la sécurité de l’ambassade et du consulat américains en Libye a indiqué mercredi devant le Congrès que les conditions de sécurité à Benghazi (est) étaient “faibles” avant l’attaque du consulat le 11 septembre.

“La sécurité à Benghazi a toujours été un casse-tête durant mon mandat là-bas”, entre février et août 2012, et “la sécurité diplomatique était faible”, a déclaré le colonel Andrew Wood, selon le texte de son audition devant une commission d’enquête du Congrès pilotée par les républicains.

Les demandes faites pour “obtenir du personnel supplémentaire” n’ont jamais été suivies d’effets, indique encore ce responsable du ministère de la Défense.

M. Wood et trois hauts responsables du département d’Etat devaient passer à partir de 16H00 GMT devant la plus haute commission d’enquête du Congrès, pilotée par la majorité républicaine à la Chambre des représentants.

En pleine campagne présidentielle, le camp du prétendant républicain à la Maison Blanche Mitt Romney brocarde quotidiennement celui de M. Obama, lui reprochant d’avoir tardé à reconnaître qu’il s’agissait d’un “attentat terroriste” impliquant Al-Qaïda.

(AFP) – (AFP)-19:47 – 10/10/12

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