PARIS (AFP) – (AFP) – Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon rencontre mardi à Paris le président français François Hollande pour discuter de la crise en Syrie et du projet d’une intervention militaire au Mali, deux dossiers où la diplomatie française se veut en pointe.
Arrivé en France lundi, le secrétaire général de l’ONU doit rencontrer M. Hollande à 08H00 GMT avant un point presse.
Lundi, M. Ban s’est exprimé à Strasbourg à l’ouverture du premier “Forum mondial de la démocratie” réunissant plus de mille dirigeants politiques, experts et militants, où il a qualifié d'”extrêmement dangereuse” l’escalade du conflit entre la Syrie et la Turquie.
La Syrie a bombardé à plusieurs reprises des villages frontaliers turcs provoquant des bombardements en retour de l’armée turque. L’ONU a appelé les deux pays voisins à la retenue alors que la Syrie s’enfonce un peu plus chaque jour dans la guerre civile après plus de 19 mois d’un conflit où les grandes puissances réunies au sein du Conseil de sécurité de l’ONU n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord.
Autre grand dossier au menu des entretiens: la crise au Mali.
Bamako et ses voisins ouest-africains souhaitent que l’ONU donne sa bénédiction à une intervention militaire ouest-africaine pour reconquérir le Nord du Mali, contrôlé par des islamistes. La France, très en pointe sur ce dossier, a annoncé qu’elle présentera bientôt au Conseil un projet de résolution visant à préparer le terrain pour ce feu vert de l’ONU.
Selon le responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, pendant la “préparation” d’un déploiement militaire au Mali contre les groupes armés qui occupent la majeure partie de son territoire, “le dialogue” avec certains d’entre eux va se poursuivre.
Une réunion de représentants de la communauté internationale le 19 octobre à Bamako sera “l’occasion de se mettre d’accord sur une stratégie avec les Maliens, avec les pays de la région, pour qu’il y ait une convergence de vues sur comment agir vite et efficacement pour le Mali et le Sahel”, selon Saïd Djinnit.
Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui avaient lancé en janvier l’offensive dans le nord du Mali pour obtenir l’indépendance de ce vaste territoire –les deux tiers du pays– , en ont été évincés en juin par des groupes armés islamistes armés qui y imposent la charia (loi islamique), dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le principe de l’envoi d’une force militaire ouest-africaine au Mali –soutenue sur les plans logistique et technique par des pays occidentaux– pour en déloger les islamistes armés semble acquis, mais les obstacles liés à sa composition, ses capacités et son financement demeurent nombreux.
L’ONU souhaite plus de précisions sur la force, sa composition, ses modalités d’intervention.
Les 14 voisins du Mali “ont accepté de contribuer” à cette force d’environ 3.000 hommes, selon Salamatu Hussaini Suleiman, commissaire aux Affaires politiques, à la paix et la sécurité de la Cédéao, mais à ce jour peu de pays de la Cédéao ont clairement dit qu’ils enverraient des soldats au Mali.
AFP / 10:48 – 09/10/12