Avec Téhéran : La réalité d’un Moyen-Orient doté de l’arme atomique

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L’Iran se retrouve encore une fois dans la « grande cour » de l’actualité. Jusqu’ici, on n’était que sur le « palier » de la confrontation. Les Occidentaux « prendront-ils l’escalier » jusqu’à l’affrontement militaire avec Téhéran ? L’enjeu de cette partie dépasse la simple question des pertes et des profits.


Nos compatriotes doivent se faire du mauvais sang pour cette République sœur islamique d’Iran. Avec tous les signes d’alerte qui nous parviennent, les Maliens peuvent comparer le « pays des Mollahs » qui gouvernent à une entreprise et cela, dans tous les sens du mot.


Dans ses conclusions, le dernier rapport de l’Agence internationale pour l’atome du 9 novembre 2011 nous parlait des visées militaires du programme nucléaire iranien. Le 29 novembre, l’Ambassade des Anglais à Téhéran était attaquée. Depuis lors, c’est l’escalade, et Téhéran trouvera jusqu’ici une parade aux méthodes innovantes d’espionnage de la CIA, aux  activités subversives et aux attaques ciblées sur son territoire.
Il faut rappeler aussi que depuis les troubles de 2009 liés au scrutin post-présidentiel, cela avait contribué à affaiblir la forme et la portée du régime. C’est une ambiance sécuritaire qui imprégnait toutes les relations, jusqu’à ce qu’après les Etats Unis, l’Union européenne (UE) vienne à brandir et mettre à exécution le « lit de justice » des sanctions. Jusqu’ici, Téhéran tirait son épingle du jeu avec des succès dans les domaines du renseignement et de la guerre électronique (avec la capture d’un drône RQ-170 Sentinel) et  la capture d’agents doubles. Aujourd’hui, Téhéran  élève le ton contre une mesure venant des Occidentaux qu’elle considère comme inique, et pour ressouder ses populations, « l’épée » de Téhéran reste la fibre nationaliste.

A quoi est dû le nouveau « tour de vis » des Occidentaux ? L’Iran produirait de l’uranium enrichi à 20 % et menace de fermer le Détroit d’Ormuz (large de 50 km et où transite le tiers du pétrole mondial). L’Iran est devenu aussi un défi idéologique pour le Moyen-Orient et les Occidentaux. Ainsi, on a l’habitude de dire que le 21è siècle commence en janvier 1979 avec l’exil du Shah Mohamed Reza Pahlavi et l’instauration d’une République islamique par l’Ayatollah Khomeyni.


Si la Chine est « le pays du Milieu », l’Iran, quant à lui, devenait celui des contrastes entre un monde (celui des Mollahs) et le nouveau paradigme des pays émergents. L’Occident n’a pas vu la montée en puissance du reste du monde sur tous les continents, un monde qui n’est plus ce qu’ils voyaient, l’hégémonie occidentale ne signifiant pas la fin de l’histoire de l’humanité. Leur influence recule, même si ce siècle ne sera pas celui de l’affrontement entre les civilisations. 


En se battant pour «  un reclassement géopolitique », Téhéran inaugure un nouveau « bréviaire » sur les relations internationales. Ses ambitions nucléaires datent de la guerre contre Saddam Hussein (1980-1988).Quelle stratégie diplomatique comme celle réunissant les Etats Unis, les Européens, les Russes et le Chinois, et à laquelle se retrouverait le triangle Turquie-Israël-Arabie Saoudite, peut-elle renforcer la paix régionale face à l’Iran, sinon d’arriver à un isolement pour éviter une confrontation directe ?
Un embargo contre Téhéran accentuerait sans doute le paradoxe du développement social. Là-bas, la conception de ceux qui sont au pouvoir est de recouvrir le droit de recourir à la force. Une garantie pour Téhéran qui  ne voit dans la guerre que les autres lui mèneraient une tentative de changement social.                                         
S.Koné

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