Francisco Sagasti a été investi président par intérim du Pérou, mardi. Il aura pour tâche de mettre fin à la profonde crise politique qui secoue le pays, il est le troisième à occuper ce poste en un peu plus d’une semaine, et de le conduire aux élections d’avril 2021.
C’est officiel. Francisco Sagasti est devenu, mardi 17 novembre, le nouveau président du Pérou. “Je jure devant la patrie et tous les Péruviens exercer la charge de président”, a déclaré Francisco Sagasti, 76 ans, lors d’une session plénière du Parlement. Il a aussitôt promis que les élections présidentielle et législatives du 11 avril auraient lieu “sans contre-temps” et seront “absolument transparentes”.
L’élection, lundi, de Francisco Sagasti à la tête du Parlement, lors d’un vote où il était le seul candidat, a fait de lui automatiquement le nouveau dirigeant du Pérou en raison de la vacance à la tête de l’État. Il est le troisième à occuper ce poste en un peu plus d’une semaine.
Le 9 novembre, les députés avaient voté la destitution du populaire président Martin Vizcarra (centre droit) pour des soupçons de corruption lorsqu’il était gouverneur en 2014, alors qu’aucune enquête de justice n’avait été diligentée. Le chef du Parlement, l’opposant Manuel Merino, également de centre-droit, avait alors pris les rênes du pays, provoquant la colère de milliers de manifestants, en majorité des jeunes, descendus dans la rue pour protester contre un “coup d’État” parlementaire.
Après cinq jours de manifestations violemment réprimées, qui se sont soldées par la mort de deux jeunes protestataires de 22 et 24 ans, et des centaines de blessés, Manuel Merino, lâché par la classe politique, a finalement jeté l’éponge. Lors de son discours d’investiture, Francisco Sagasti a demandé “pardon (…) au nom de l’État” aux familles des deux manifestants tués.
“Réduire les contaminations”
La personnalité modérée et consensuelle de Francisco Sagasti, plus technocrate que politique, et qui n’avait pas voté pour la destitution de Martin Vizcarra, devrait à présent permettre de débloquer la crise institutionnelle.
Lors de son discours, Francisco Sagasti a également indiqué que pendant les huit mois de son mandat, jusqu’au 28 juillet 2021, sa priorité serait la gestion des conséquences de la pandémie de coronavirus. Il a promis de faire son possible pour “réduire les contaminations mais sans affecter l’économie”.
Le Pérou, 33 millions d’habitants, est un des pays les plus endeuillés au monde au regard de sa population, avec plus de 930 000 cas déclarés et 35 000 décès, tandis que l’économie a plongé de 30 % au second trimestre.
Reste à savoir quelle sera la marge de manœuvre du nouveau chef de l’État, alors que les bras de fer successifs entre l’exécutif et les députés ont rythmé la présidence de Martin Vizcarra (2018-2020).
Par: France 24