Au Niger, dépouillement dans la pagaille et second tour en vue

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Liberation.fr/Libération.fr - La Commission électorale indépendante du Niger (Ceni) en train de contrôler les résultats du scrutin présidentiel, le 25 févier.

Mahamadou Issoufou, qui se présente pour un second mandat, n’aurait pas atteint la barre des 50 % selon les résultats partiels. L’élection est contestée de toute part.

Rarement autant de pagaille dans un dépouillement présidentiel aura été vue. C’est en substance les propos d’une source diplomatique jointe par Libération. En l’espace de quarante-huit heures, les partisans du président sortant Mahamadou Issoufou, qui brigue un second mandat, sont passés d’une «victoire éclatante» annoncée à un probable second tour. Selon les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), portant sur 6,4 millions des 7,5 millions d’inscrits, Issoufou vire en tête avec 46,66 % des voix, devant deux anciens Premiers ministres, Hama Amadou (16,27 %) et Seïni Oumarou (10,65 %). L’annonce définitive des résultats, y compris des législatives, devrait avoir lieu vendredi en fin de journée. Issoufou, qui avait été crédité de plus de 50 % des suffrages, voire de 53 %, lors de certains dépouillements partiels, voit son score chuter sous la barre des 50 %.

«Le coup KO»

Le Président s’était pourtant promis de passer dès le premier tour en s’appuyant sur la puissance de son parti, le PNDS (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme), mais aussi sur d’immenses moyens financiers. Pour cela, il n’avait eu de cesse de marteler une expression empruntée à la dernière campagne présidentielle burkinabé : «Le coup KO», qui devait ainsi symboliser ce premier tour, laissant l’opposition groggie. «C’était le scénario le pire, car il aurait humilié l’opposition», souligne Elisabeth Shérif, universitaire nigérienne et ancienne professeure de Sciences politiques à Niamey. Mais ce «coup KO», avec des accusations de bourrage d’urnes, était tellement cousu de fil blanc que tout cela prenait un tour «tellement risible», selon un observateur français joint dans la région de Niamey.

«Résultats grotesques»

«Le problème qui se pose depuis le début du vote, c’est comment (…)

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