Au moins 17 personnes ont perdu la vie au cours d’une mutinerie vendredi 1er mai dans une prison située dans l’ouest du Venezuela.
“Des troubles à l’ordre public” ont eu lieu dans le centre pénitentiaire de Los Llanos à Guanare, quand des détenus ont brisé “les grillages de sécurité délimitant le périmètre” à l’extérieur de la prison, “dans une tentative d’évasion massive”, selon un rapport militaire. Le bilan est de 17 morts et neuf blessés, mais il pourrait grimper, indique encore ce document.
Des personnels de la prison, gardée par des militaires, ont tenté une médiation avec le chef des mutins. Mais les détenus s’en sont pris violemment à eux, blessant le directeur du centre pénitentiaire “à l’épaule à l’aide d’un objet pointu”.
“Ils n’ont ni pain ni eau”
“Le conflit est en cours”, a indiqué de son côté Carolina Giron, de l’Observatoire vénézuélien des prisons, une ONG qui défend les droits des détenus. Selon elle, les détenus se sont soulevés parce que victimes de violences et “parce qu’on ne leur permet aucune visite et qu’ils n’ont ni pain ni eau”. D’après elle, 2 500 détenus s’entassent dans un établissement ayant une capacité de 750 places.
En raison de la pandémie de coronavirus qui sévit aussi au Venezuela, les visites des familles et proches aux détenus ont été interrompues. Or, les détenus reçoivent souvent de la nourriture et des médicaments grâce à ces visites. Selon cet Observatoire, quelque 97 détenus sont morts derrière les barreaux l’an dernier, dont 70% en raison de maladies comme la tuberculose, faute de médicaments et de soins.
Selon une autre organisation de défense des détenus, Una Ventana a la libertad (Une fenêtre sur la liberté), quelque 192 personnes sont mortes l’an dernier dans des cellules de commissariats de police, faute de place dans les prisons. Les autorités vénézuéliennes affirment qu’aucun cas de coronavirus n’a été enregistré dans les prisons du pays.