Au fil de la transition : L’ardente priorité de l’Administration Kafando : organiser des élections libres et crédibles dans 6 mois

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Burkina: prestation de serment du nouveau président Michel Kafando
Le nouvel homme fort du Burkina Faso, son président par intérim, Michel Kafando.
AFP/ROMARIC HIEN

Lors de sa prestation de serment, le président de transition, Michal Kafando, s’était engagé à satisfaire toutes les doléances du peuple burkinabé assoiffé de paix mais aussi et surtout de justice et d’équité. Il s’agit  de faire la lumière sur les assassinats du capitaine Thomas Sankara, président de 1984 à 1987, et du journaliste Norbert Zongo, de lutter contre la corruption et le chômage tout en améliorant les conditions de vie au quotidien.

Mais, au vue de la tournure des évènements, les autorités de transition doivent se faire une raison. Les chantiers sont aussi nombreux que gigantesques. La transition, dans un laps de temps si court, ne peut parvenir à les relever. De plus, il est impérieux que les burkinabé comprennent que la priorité de l’heure, celle qui devra mettre sur les rails le pays dans sa marche vers une réelle démocratie, c’est l’organisation d’un scrutin aussi juste que possible. Un scrutin à l’issue duquel, une autorité légitime sera installée et qui pourra s’attaquer à cœur vaillant aux différents défis du Faso.

Mais en même temps, les revendications du peuple ne font qu’augmenter. C’est la conséquence de plus de deux décennies d’un pouvoir sans partage ayant mis le pays en retard dans presque tous les domaines. Désormais, les burkinabé entendent jouir pleinement des libertés les plus élémentaires comme celle par exemple de la liberté d’expression.

En février dernier, un mouvement de grève générale a duré 48 heures. Les travailleurs avaient demandé «une révision salariale, la poursuite des commanditaires et auteurs des crimes pendant l’insurrection populaire d’octobre 2014, une solution aux problèmes d’emploi des travailleurs dont les entreprises ont été saccagées durant l’insurrection, et la baisse du prix du carburant à la pompe».

Au début du même mois, les soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) s’opposant aux nouvelles nominations au sein de leur unité, ont réclamé la démission du Premier ministre Isaac Zida. Il a fallu d’intenses négociations menées sous l’égide des autorités coutumières pour que les choses reviennent à la normale. Ces évènements ont mis en lumière le profond malaise qui règne au sein des forces de défense et de sécurité du Burkina de l’après révolution.

Un autre chantier auquel devaient s’atteler les nouvelles autorités est la bonne gouvernance. En ce qui concerne la lutte contre la corruption, la transition ne peut qu’en jeter les bases. L’essentiel du boulot reviendra aux différentes administrations qui vont se succéder dans les années à venir.

 

Tout comme au Mali, où les autorités de transition ont consacré tous leurs efforts pour la tenue de la présidentielle, au Burkina Faso également, Michel Kafando et son Administration doivent faire de même. Quant aux enquêtes sur l’assassinat de Thomas Sankara et du journaliste Norbert Zongo et même pour la lutte contre la corruption, seule une autorité légitime jouissant des pleins pouvoirs et du temps nécessaire sera suffisamment armée pour y faire face.

Ahmed M. Thiam

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